Les obsèques de l’ancien ministre de la Santé publique et ancien directeur régional de l’OMS pour l’Afrique ont débuté hier à Yaoundé en présence du ministre de la Santé publique, André Mama Fouda, représentant personnel du chef de l’Etat.
L’émotion était partagée hier à l’amphi 700 de l’université de Yaoundé 1.
C’est avec le cœur étreint et la voix brisée de douleur que le Professeur Pierre Carteret, ancien directeur du Centre universitaire des sciences de la santé (CUSS), actuelle Faculté de médecine et des sciences biomédicales de l’université de Yaoundé 1, et proche du Pr. Gottlieb Lobe Monekosso, termine son témoignage, s’adressant au défunt en ces termes : « Au moment où on prépare ton inhumation à Dibombari, saches que tu es cet aîné qu’on est heureux d’avoir.
Tu resteras vivant en moi et je ne manquerai pas de toujours me rendre disponible chaque fois que je serai sollicité pour témoigner du grand homme que tu as été ». Pierre Carteret n’avait pas préparé une allocution, préférant que les mots et les souvenirs lui viennent du cœur. Tellement Gottlieb Lobe Monekosso a transformé sa personnalité. « Si j’ai pu bien remplir ma mission en tant que directeur du CUSS, c’est parce que j’avais constamment en mémoire, le prédécesseur qu’il fut et j’ai suivi son exemple ». Et quel exemple ! Dans tous les propos, les qualificatifs sur le défunt étaient au superlatif.
« Grand homme de science aux dimensions humaines exceptionnelles, un baobab incomparable... » Au Cameroun, son nom rime avec la première promotion du CUSS, dont il a été fondateur, a rappelé le Pr. Jacqueline Ze Minkandé, Doyen de la Faculté de médecine et des sciences biomédicales de l’université de Yaoundé I. En 1969, il devenait le pionnier de la formation en médecine au Cameroun. Un point de départ qui reste le repère de l’éclosion de plusieurs générations de médecins compétents à travers le monde. Depuis cette époque, 5869 diplômés sont sortis du CUSS et de la Faculté de médecine de l’UYI.
Dans l’hommage académique prononcé par le Pr. Maurice Aurélien Sosso, recteur de l’université de Yaoundé I, on apprend que Gottlieb Lobe Monekosso a été médecin à la Cour royale d’Angleterre en 1972, qu’il fut désigné personnalité de l’année en France en 1986, qu’au Niger en 1987, il a remporté la palme du mérite de la santé, qu’en Tanzanie, il a été le fondateur de l’Ecole de Médecine…
Dans sa mission de pionnier de l’école de médecine, le notable sawa avait refusé de faire de la formation des médecins en Afrique une copie occidentale, optant pour une formation endogène de qualité basée sur un triptyque : les soins, la prévention, la gestion. Un pari gagné et adopté par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) depuis 1994 (25 ans après sa mise en œuvre au CUSS). Le champ d’exploration de l’homme n’avait pas de limite : parasitologie, infectiologie, hématologie, ophtalmologie, neurologie, néphrologie, santé publique, santé communautaire !
Dans certains de ces domaines, il a fait des découvertes révolutionnaires pour la science. L’OMS, dont il fut directeur régional pour l’Afrique, avant de devenir ministre de la Santé publique au Cameroun, lui a accordé une minute de silence dans sa Région Afrique. A son actif 150 publications dont la plus récente date de l’année dernière. La levée de corps de l’illustre disparu a eu lieu plus tôt à l’hôpital général de Yaoundé en présence du ministre de la Santé publique, André Mama Fouda, représentant personnel du chef de l’Etat.