De plus en plus, on répertorie des personnes qui se mettent à nu dans les rues et les marchés, ou osent bien d’autres pratiques « sectaires », qui ne seraient pas sans risques pour ceux qui y portent attention.
Elle voulait faire l’amour avec un fou
C’est la forme la plus répandue de ces exhibitions vicieuses. Les exemples sont multiples et ont passablement le même scénario ; des individus, des deux sexes, n’ayant aucune déficience physique ni mentale localisent un malade mental avec qui ils entretiennent des rapports sexuels selon une durée où un cadre qui leurs sied.
Sylvain M., conducteur de taxi n’y croyait pas vraiment avant d’en avoir été témoin et plus ou moins facilitateur ; ce conducteur dans la ville de Yaoundé explique avoir été pris en « dépôt » au courant du mois de mai 2018 par une dame « qui était très élégante et qui avait l’air d’une personne de bonne famille ».
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Mais seulement elle était mystérieuse ; « elle n’a pas précisé sa destination….elle me demandait d’aller à gauche à droite… elle regardait dans tous les sens ». Explique-t-il, il ajoute qu’elle a dû lui expliquer le prétexte de son déplacement « elle cherchait un fou avec qui faire l’amour ». Son avis requis après deux heures de marche infructueuses, Sylvain M. a suggéré qu’ils prennent quelques articles dans une boulangerie, ce qui a été fait, ils ont ensuite mis le cap sur un quartier où trouver un fou affamé n’était pas chose difficile. La dame a pu accomplir son vœu, Sylvain M. s’en est tiré avec 150.000FCFA.
Nu au marché Mokolo
Les commerçants du Marché Mokolo à Yaoundé se souviennent encore de cet homme en tenue d’Adam escorté de force par des éléments des forces de l’ordre aux encablures de 11heures dans ce marché populeux. Selon des témoignages recueillis sur les lieux par 237online, cet home avait stationné une grosse cylindrée dans un coin du marché avant de laquelle il est sorti tout nu, s’avançant vers les étals. Il faut croire que la police l’a sauvé tant elle a intervenu alors que ce dernier recevait une volée de coups de bâton et autres gourdins.
Nous les aidons à nous détruire….
Ces exhibitionnistes qui ne sont certainement pas fous, ont assurément un objectif à atteindre…nombre de camerounais le disent. L’explication la plus partagée est que ces actes sont la résultante de pratiques sectaires communément appelées « Famla'ah » dans le jargon camerounais. Ces hommes et ces femmes se livreraient à de tels actes en respect de quelques conditions à eux imposées dans un cercle, afin que leur fortune croisse ; que leurs affaires marchent…. ça tout le monde ou presque le sait et nous les raisons au quotidien à atteindre sans difficulté à leur objectif. Ces hommes, s’ils marchent nus ou s’accouplent en public, c’est qu’ils veulent être vus par le plus grand nombre.
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Dans cette quête de visibilité, nous leurs rendons la tâche assez facile. Quoi de mieux qu’une foule de curieux excités à la vue d’un homme sans vêtements qui souhaitent justement être vu ? quoi de mieux pour ce dernier si le spectacle de sa bastonnade attire plus de monde, hommes, femmes et enfants ?
L’exhibitionniste bénit certainement sa douleur lorsqu’il se voit filmé, en filigrane, par autant de cameras qu’il y a de curieux. En effet, ces images vont faire le tour des réseaux sociaux ; relais naïfs qui vont alors davantage aider le sorcier à atteindre son objectif…être vu encore et encore, et peut être pour le malheur de ceux qui les voient.
L’avantage qu’un tel tire à se mettre à nu ou à profiter sexuellement d’un déficient mental en public pour ce dernier n’est pas visible ; il serait plutôt éclairé d’interroger le danger que cela représente pour le camerounais lambda qui se prête à ce spectacle.
Il ne serait pas osé de dire que ces yeux se ruent vers un sorcier pour récolter des malédictions, que la richesse promise aux exhibitionnistes s’adosse sur le malheur qui est réservé à tous ceux qui vont être fasciné par ses incantations. À défaut de savoir exactement ce que nous gagnons à contempler chacune de ces sorties pernicieuses, comme ils le souhaitent, prenons la bonne décision ; l'ignorance vaut mieux que l'erreur.