Le coup d’État au Niger est perçu comme un coup d’État de trop pour certains notamment les plus conservateurs, et pour d’autres c’est une nouvelle révolte salutaire de l’armée qui ne sait que trop faire respecter la volonté du peuple dirigé, et souvent mal par les présidents sautés.
Durant le week-end écoulé dans l’émission Club d'élites sur Vision 4, était parmi les invités sur le plateau Dr Colonel Didier Badjeck qui est ancien colonel à la retraite, expert en question de sécurité, internationaliste et geostrège.
Dans ses différentes prises de position sur le média appartenant à Jean-Pierre Amougou Belinga, le spécialiste des questions militaires a laissé entendre que les militaires n’ont rien à voir avec le pouvoir.
Par exemple à la question de Bruno Bidjang de savoir si « l’ultimatum donné par la Cedeao au Niger avant d’intervenir militairement dans le pays étant déjà arrivé à terme, est-ce que la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest peut intervenir », il a été clair.
Dr Colonel Didier Badjeck a affirmé qu’une « intervention militaire peut avoir lieu. Mais est-ce que c’est ce qu’il y a de plus judicieux à faire ? Je ne pense pas que des problèmes de ce genre doivent se régler de façon militaire ».
Pour lui, « le plan politique semble beaucoup plus approprié (…). L’armée a sur le plan opérationnel la capacité de pouvoir employer la force légale par les ordres civils. Ça ne veut pas dire qu’elle doit l’utiliser comme bon le lui semble. Cela apparait dans un cadre d’ordres. C’est ce qui devrait se passer ».
Donc selon Badjeck « à un moment il faudrait sanctionner cette pratique des militaires qui consistent, lorsqu’ils sont piqués par une abeille ou alors par une guêpe, ils se décident d’être les dépositaires de la vision stratégique du pays, ils font des petits coups d’État à la semaine et ça participe d’un autre mal qui est beaucoup plus profond : du professionnalisme de l’armée ».
Malgré les rumeurs de putsch au Cameroun qu'on a toujours entendues jusqu'ici, le calme est toujours revenu et rien ne s'est encore passé. Toutes les sources s'accordent à dire que Paul Biya continue, jusqu'à preuve de contraire, d'être soutenu par les grosses puissances et qu'aucun des généraux ne dégage pour l'instant l'aura nécessaire pour "être choisi" et investi du pouvoir de renverser celui qu'on surnomme le "vieux lion".
Et pas sûr que la dernière intervention du Dr Colonel Didier Badjeck encourage vraiment qui que ce soit de tenter sa chance, dans ce grand tumulte que traverse l’Afrique. Mais ce n’est pas un secret que plusieurs éléments autour de Paul Biya rêvent d’être son successeur.