Issa Tchiroma n’a pas pu contenir sa colère. Le ministre de la communication a donné un point de presse hier, jeudi 10 mars 2016, sur la gestion de l’Opération Epervier. Une rencontre du porte-parole du gouvernement avec la presse, consécutive à la publication par deux anciennes pontes du régime, aujourd’hui incarcerés, d’ouvrages sur cette opération présentée à l’opinion comme la lutte contre la corruption et les détournements de fonds publics.
A ce sujet, Urbain Olanguena Awono, a publié en début de semaine « Mensonges d’Etat : déserts de République au Cameroun », livre dans lequel l’ancien ministre de la Santé parle de l’instrumentalisation de la justice à des fins politiques. Un complot, selon lui, de certains proches du président de la République contre des membres du gouvernement compétents. Avant lui, Jean-Marie Atangana Mebara avait fait paraître « Le Secrétaire général de la présidence de la République du Cameroun. Entre mythes, textes et réalités ». Dans ce dernier ouvrage, l’auteur s’emploie à démontrer que la position de Sg/pr attise des convoitises de la part des autres ministres, lesquelles convoitises l’ont conduit en prison.
Issa Tchiroma ne pouvait donc rester silencieux. «Nous Entendons dire que les gens sont persécutés. De quelle persécution s’agit-il ?», s’est-il interrogé avant de poursuivre: «La seule chose qu’il faille retenir, c’est qu’il est demandé à ceux-là de répondre de la gestion de la fortune publique qui leur avait été confiée».
Le Mincom a ajouté: «On ne leur reproche pas le déni d’écriture quand ils étaient hors du gouvernement, on leur reproche le fait qu’ils ont porté atteinte à la fortune publique. De plus, ils parlent du pouvoir, cela atteste de ce que ce sont des hommes minables, car les secrets d’Etat restent des secrets d’Etats. Quand on est collaborateur du chef de l’Etat à ce niveau, il y a des choses qu’on ne publie pas».
La position d’Issa Tchiroma n’est en réalité pas surprenante. L’ancien ministre des Transports est notamment cité dans le livre d’Olanguena Awono comme faisant partie de ceux qui contribuent à instrumentaliser les institutions judiciaires.