Olembé : des sous-traitants de MAGIL interpellés par la police

Ils sont une quinzaine de sous-traitants de Magil à avoir été interpellés et gardés à vue

Thu, 24 Mar 2022 Source: Le Jour N°3634

Ils sont une quinzaine de sous-traitants de l’entreprise franco-canadienne Magil, à avoir été interpellés et gardés à vue depuis le 22 mars 2022 par les éléments du Commissariat central n°1 de Yaoundé.

C’est ce qu’affirme Le Jour dans sa parution N°3634 du mercredi 23 mars 2022. Selon les informations du média, ils ont subi des auditions au fur et à mesure depuis qu’ils y ont été embarqués. Leur péché : avoir manifesté et crié leur ras-le-bol sur le site du chantier de construction du Complexe sportif d’Olembe, réclamant aux responsables de Magil le payement des prestations qu’ils ont effectuées pour la mise en conformité des infrastructures contenues dans le cahier de charges de la Caf, pour ce qui concerne l’organisation de la Can TotalEnergies 2021.

Ils ont effectué et livré des travaux de diverses formes, par patriotisme à un moment donné. « Nous avons voulu réclamer le payement de nos prestations avant de terminer les travaux. Les gens de la présidence sont venus nous demander de tout faire pour terminer ces travaux pour que la compétition se tienne, en nous donnant l’assurance qu’après la Can, nous serons payés. La Can est terminée depuis plus d’un mois et personne ne s’occupe de nos dossiers de payement. Les responsables de Magil sont restés muets quant à nos revendications. Pourtant, ils ont reçu un payement de l’Etat, il y a quelques jours, portant à 43 milliards FCfa ce que l’Etat leur a déjà reversé, sur les 55 milliards FCfa à payer », nous a expliqué un des sous-traitants ayant requis l’anonymat.

Intimidations des chefs d’entreprises camerou- naises, sous-traitants de Magil « Je n’étais pas sur le site au moment de l’interpellation de mes confrères. Je devais les retrouver. Mais, il m’a été rapporté qu’une fois dans les bureaux de Magil, les responsables leur ont demandé d’attendre. C’était le temps pour eux d’alerter la police, qui a fait irruption pour les mettre aux arrêts. Maintenant, on veut nous intimider alors que nous réclamons juste ce qui nous est dû. Nous avons pris beaucoup d’engagements dans des banques pour effectuer ces travaux et satisfaire la cause de l’Etat », nous raconte un autre sous-traitant, avec un air de dépit.

Les responsables des Petites et moyennes entreprises de droit camerounais présentent des ardoises impayées datant de prêt d'un an. Le compte d’emploi des payements antérieurs exigé à Magil Des sources proches du dossier indique pourtant que l'entreprise Magil a déjà perçu 43 milliards FCfa de la Task force.

Le contrat avec l'Etat camerounais prévoit que Magil devrait percevoir 27 milliards FCfa pour la première phase des travaux. Travaux comportant la livraison du stade principal, des deux stades annexes, l'hôtel, les musées le centre commercial et les salles de cinéma logés au sous-sol du stade principal.

Il se trouve que seuls le stade principal et les deux annexes ont été livrés. Des experts ayant la maîtrise de ce chantier indiquent que les travaux effectués au Complexe sportif d'Olembe à date représentent près de 40% de l’ensemble du Complexe. Les sous-traitants situent la globalité de leur dette à près de 1,3 milliards FCfa.

Selon nos informations, l'entreprise Magil exige du maître d’œuvre, le ministère des Sports, le déblocage d'un paiement de 12 milliards ordonné par la Task force. Ce qui semble surréaliste et ce paiement a été bloqué par le ministre des sports et l'éducation physique, le Pr Narcisse Mouelle Kombi, qui exige les justificatifs liés aux paiements antérieurs.

L'entreprise franco-canadienne attribue la responsabilité des sous-traitants du Complexe sportif d'Olembe à l'Etat camerounais. Pourtant, des contrats en bonne et due forme présentés par les soustraitants, démontrent bien leur relation avec Magil.

Aucun coup pioche n’a été donné sur ce chantier depuis la fin de la Can TotalEnergies 2021. Il y a lieu de bien se demander si avec cette allure, la suite des travaux restants connaîtra un démarrage pour une continuité, telle que promise par Franck Mathière, le vice-président chargé des opérations internationales de Magil, invisible depuis plusieurs mois. Au moment où nous allions sous presse, les responsables des entreprises sous-traitantes de Magil étaient encore en garde à vue.

Source: Le Jour N°3634