Actualités

Sport

Business

Culture

TV / Radio

Afrique

Opinions

Pays

Oligui Nguema et son arme à Etoudi ? Des questions fusent

Le général Oligui Nguema rencontre ses pairs avec son arme

Thu, 12 Oct 2023 Source: www.camerounweb.com

Le 16 octobre 2023, le président de la transition du Gabon, le général Oligui Nguema est attendu au Cameroun. Le militaire qui a renversé Ali Bongo a entamé une tournée dans la sous-région depuis sa prise du pouvoir. Après la Guinée Équatoriale, le Congo, la RCA, le Tchad, la RDC, le Général OLIGUI NGUEMA va plaider une fois de plus le cas de son pays sanctionné par la CEEAC après le coup d’Etat du 30 août 2023.

Contrairement aux autres chef d’Etat militaires, le général Oligui Nguema rencontre ses pairs en ayant toujours son arme accrochée à sa ceinture. Si jusqu’à présent, le putschiste est accepté dans tous palais avec son arme, des analystes s’interrogent sur le cas du Cameroun. En effet après le coup d’état manqué de 1984, Paul Biya aurait développé une phobie des militaires. L’homme Lion qui prend des mesures pour éviter la déstabilisation de son régime va-t-il autorisé Nguema à le rencontré avec son pistolet bien visible ?

Le jour où tout a changé (Julio César Dongmo)

06 Avril 1984- 06 Avril 2023, Il y a 39 ans, notre pays vivait une tentative de coup d’État. Ce jour-là, un groupe d’officiers et de sous-officiers de la gendarmerie, plus précisément de la Garde républicaine, avait tenté sous l’impulsion de leur Commandant, le Colonel Ibrahim Saleh, d’éjecter le Président Biya de son fauteuil présidentiel. Dans leur discours de justification, ils lui reprochaient de mettre en œuvre « une politique criminelle contre l’unité nationale », de compromettre la prospérité économique et de ternir la réputation du pays à l’international. Une contre offensive des militaires, « trop prompte et trop bien organisée » si l’on en croit Jean Fochivé alors Chef du service de renseignements , a permis de déjouer leur projet.

Je soutiens ici que même si rien n’a bougé ce jour, tout a changé. Rien n’a bougé parce que le pouvoir n’a pas été déposé. Aussi, malgré sa volonté de se démarquer de son prédécesseur, la gouvernance du Président Biya ne s’est pas totalement écartée de certaines pratiques et actions inhérentes au magistère de celui-ci. Il avait d’ailleurs lui-même pris l’engagement dans son discours de prestation de serment le 06 novembre 1982, de « suivre son exemple [et] ses pas ». Toutefois, si rien n’a changé d’un point de vue structurel, la conception du pouvoir par l’homme a totalement changé. Avant d’élaborer sur les éléments de fait qui ont conduit à cette interprétation, il est judicieux de faire une brève description chronologiquement détaillée des évènements .

Formés en pelotons, les putschistes sont partis du camp de la Garde présidentielle situé à Obili (Yaoundé) dans la nuit du 05 au 06 avril 1984. Dans des véhicules blindés et équipés d’autos-mitrailleuses et de canons bitubes anti-aériens, leur objectif était non seulement de maitriser et de tenir en respect plusieurs responsables de l’appareil sécuritaire, de prendre le contrôle de plusieurs sites stratégiques de la capitale en l’occurrence le palais présidentiel, l’aéroport de Yaoundé, le siège de la radio nationale et le centre de télécommunication de Zamengoué.

Ils ont attaqué les résidences du Chef d’état-major de l’armée (le Général de division Pierre Semengue), du Commandant délégué de la place militaire de Yaoundé (le Lieutenant-Colonel Benoit Asso’o Emane), et du Ministre d’État en charge des Forces armées (Gilbert Andze Tsoungui). Ils ont arrêté le Directeur de la sécurité présidentielle (le Colonel René Claude Meka), le Commandant Adjoint de la Garde républicaine (le Colonel Doualla Massango), le Délégué général à la sureté nationale (Martin Mbarga Nguele) et le Président du Tribunal militaire de Yaoundé (le Lieutenant-colonel Onesiphore Ananga). Ils ont réussi à prendre le contrôle de l’aéroport, de la radio nationale et du centre de télécommunication de Zammegoué ; ont échoué à s’emparer de la présidence malgré des attaques à l’arme lourde.

Source: www.camerounweb.com