On recherche des alternatives à l'exploitation anarchique du bois de chauffe

Le président du comité de développement du canton vient d’engager une campagne de conscientisation.

Tout usager de la route nationale N°1 a déjà eu à observer d’une manière ou d’une autre le phénomène de vente de bois de chauffe. Des fagots par dizaines, rangés le long des trottoirs. Même si ces amas de bois ne sont visibles qu’à certains endroits, l’on imagine néanmoins le nombre important de personnes pratiquant et vivant de cette activité illégale.

En effet, malgré les actions coercitives des agents de la protection de l’environnement qui écument jour et nuit les villages environnants pour dissuader les contrevenants, le phénomène ne fait que prendre de l’ampleur au fil du temps.

A Gouna, canton de l’arrondissement de Lagdo, localité située à une centaine de kilomètres de Garoua, la situation y est préoccupante. Entouré des réserves forestières et des zones d’intérêt cynégétiques, ce canton s’illustre par un niveau très élevé d’exploitation anarchique de bois de chauffe.

Les populations se livrent quotidiennement à cette activité clandestine, au détriment des activités agricoles et pastorales pourtant propices dans la zone. C’est pour tordre le cou à cette mauvaise habitude que le président du comité de développement du canton Gouna (Codeg), Daouda Abassi, a entrepris une campagne de conscientisation de ses frères et sœurs du village.

La semaine dernière, il a réuni toutes les communautés du canton afin de trouver une alternative au problème d’exploitation du bois de chauffe. Après moult réflexions, les uns et les autres se sont mis d’accord sur la relance des activités agricoles dans la localité.

« En ayant une bonne récolte annuelle, l’exploitant du bois de chauffe sera porté vers ses activités agricoles, délaissant de ce fait son activité prohibée », a expliqué Daouda Abassi pour convaincre ses pairs. Et pour prêcher par l’exemple, « Presi » comme l’appellent affectueusement ses frères du village, a distribué des intrants agricoles et du matériel agricole à toutes les communautés.

Il a notamment offert à chaque groupement des pulvérisateurs, des engrais, de l’urée, des herbicides, entre autres. Une réjouissance populaire s’en est suivie pour couronner le tout.