Opération Épervier : Laurent Esso et Mvondo Ayolo risquent l'enfer

Laurent Esso et Mvondo Ayolo

Fri, 8 Apr 2022 Source: Le Messager Nº5993

Dans un courrier adressé au président de la République Paul Biya, un des inspecteurs d'Etat, membre de l'une des brigades mobiles des contrôles et de vérification fait savoir que la ministre délégué auprès de la présidence de la République chargé du Contrôle de l'Etat a demandé de rechercher par tous les moyens des preuves accablantes contre le Minetat/Minjustice/Garde des sceaux et le Directeur du cabinet civil de la présidence de la République.

Branle-bas. Volte-face. Mésententes ou simple cacophonie. Rien ne va plus entre Mbah Acha Rose Fomundam et ses inspecteurs d'État des trois brigades mobiles de contrôle et de vérification déployés dans le cadre des missions prétendument d'assainissement et de protection des finances publiques. Le 28 mars dernier, un d'entre eux qui n'en finissait pas de ruminer sa colère et son ras-le-bol est sorti de sa réserve. Face aux manigances et à la tragédie du soupçon mises en place selon lui, par la ministre délégué auprès de la présidence de la République chargé du Contrôle de l'Etat; instruisant, imposant de rechercher des boucs émissaires et les gibiers de la potence, l'inspecteur d'État a écrit à Paul Biya. « Je me trouve obligé au risque de trahir mon serment de vérificateur, de porter à votre très haute attention les multiples contradictions et implications qui ont entouré cette opération supposée conduite pour faire la lumière sur la gestion d'un volet de la chose publique », écrit-il.

Le collaborateur du Consupe relève « qu'il n'est certes pas superflu de rappeler l'environnement de cette la mission qui était marquée par l'existence de deux plaintes de Lazare Atou, personne visée par l'audit, dont l'une déposée au TCS bien avant la Mission contre le Minetat/Sgpr Ferdinand Ngoh Ngoh pour détournement de biens publics dans l'affaire "Portsec" et la seconde, déposée devant la même juridiction, contre Mbah Acha née de Rose Ngwari Mindel/ Consupe pour complicité d'outrage à témoin entre autres infractions, en réaction aux mesures conservatoires disproportionnées prises à son encontre sous la pression de notre hiérarchie »,peut-on lire. L'inspecteur d'État signataire de la correspondance au président de la République Paul Biya n'oublie pas de signaler l'autre volet de cet environnement, caractérisé par l'opposition du Ministre d'État /Sgpr à « l'autorisation pourtant formelle du président Paul Biya, notifiée au cabinet conseil Lazare Atou par le directeur du cabinet civil, Samuel Mvondo Ayolo, de procéder à la cession du site de l'ex direction générale de l'ex Regifercam à la société All Luxury Suites Group » pour la construction d'un hôtel 5 étoiles.

Chasse à Laurent Esso et Mvondo

Ayolo

À la lecture de la correspondance de l'inspecteur d'État contrôleur et vérificateur, partant d'un environnement hautement conflictuel, le Mindel/Consupe, dès l'entame même de cette Mission d'Audit, « nous a prescrit, avec obligation de résultat, de trouver par tous les moyens possibles, des preuves accablantes contre Laurent Esso Minetat/ Minjustice, Samuel Mvondo Ayolo directeur du cabinet civil, sans oublier, Lazare Atou, Administrateur Général du Cabinet conseil Atou ». « La mission Consupe d'ailleurs illégalement orientée contre un organisme privé n'ayant jamais bénéficié d'une subvention, aval ou caution de l'Etat, s'est finalement écartée de tous les principes d'éthique professionnelle en matière d'audit », écrit le collaborateur du Consupe.

Poursuivant, il affirme: « nos investiga-

tions ont relevé que le Mindel/ Consupe a elle-même, acquis deux parcelles de terrain de l 'ex Regifercam au camp Lido à Akwa-Douala, à travers des membres de sa famille dont son fils, résidant aux États-Unis et son frère promoteur des boulangeries "Moulins de France, des parcelles auxquelles ceux-ci n'ont pas eu accès du fait de l'opposition de Lazare Atou, avec l'appui du premier Ministre / Chef du Gouvernement, à ces transactions illégales du Mindcaf », peut-on lire. Faisant valoir sa modeste expérience, l'inspecteur d'État affirme que les audits du Consupe sont des enquêtes contradictoires, amiables et conduites de manière courtoise. « Les prises intérêts et les implications personnelles de la hiérarchie (Minepat /Sgpr et le Mindel / Consupe) en ont fait tout une affaire de chasse aux gibiers choisis d'avance ».

Le collaborateur de la ministre déléguée auprès de la présidence de la République chargé du Contrôle de l'Etat déplore, dénonce et s'indigne de ce qu'il est donc à craindre, au moment où les rapports desdites missions s'apprêtent à parvenir au président Paul Biya, que « non seulement certaines Brigades aient cédé à la pression de notre hiérarchie en se livrant à la fabrication de ces preuves que nous n'avons pas trouvées, ou alors que les rapports honnêtement élaborés par les différentes Brigades, ne soient altérés dans leur contenu lors de leur transmission à votre Très haute attention », conclut l'inspecteur d'État qui a tenu à garder l'anonymat jusqu'à la fin de son courrier.

Source: Le Messager Nº5993