Ancien maire de la commune d’arrondissement de Yaoundé 6, exilé au Canada après des tentatives de détournement des deniers publics, l’homme qui est aujourd’hui activement recherché, est réputé maître dans l’art de l’escroquerie et de l’imposture.
Son nom renvoie à des vocables pas très gais : duperie, extorsion, détournements, corruption, abus de confiance aggravé, trafic d’influence… Sur sa tête pèsent des tonnes de plaintes, d’avis de recherche, de mandat d’arrêt inter- national… Ce serait un doux euphémisme de dire qu’il s’agit d’un bandit de grand chemin, prêt à tout pour se faire plein les poches.
En 2018, son implication dans l’affaire « Ministère public et Nassar Bou Hadir, Jacques Aurélien Kwa Mbette et Tchimdjou Mekiage Micheline contre la Société Inc Sarl, Atangana Robert, Eloundou Vincent et Belibi Jean Francis », a dévoilé aux yeux du monde, le vrai visage d’un individu qui ne vit que du fruit de ses innombrables arnaques.
Entre déclarations mensongères, dénonciations calomnieuses non sans être pour- suivi de diffamation et de tentative d’escroquerie, il se retrouve sur le gril. Tout part d’une vente d’un immeuble au quartier Nomayos au sieur Nassar Bouhadir et de son fils Paul Bouhadir en 2006.
Le vendeur qui n’est autre que l’ancien maire de la commune d’arrondissement de Yaoundé 6, va revenir à la charge huit ans après la vente et le virement de l’argent dans son compte, attaquer en justice celui à qui l’immeuble (devenu litigieux), au motif qu’il a tout simplement usurpé ce domaine foncier non sans nier qu’aucune transaction immobilière n’a jamais eu lieu entre les deux parties.
Pour justifier sa forfaiture, Atangana Robert va lui-même dénoncer la procédure donnant lieu à une enquête de gendarmerie. Pourtant, la signature des actes devant notaire et la perception d’achat par celui-ci se sont déroulés devant des témoins qu’il a par la suite congédiés.
Le temps passe ; l’affaire se corse et le Tpi est sollicité pour la manifestation de la vérité. Atangana Robert se rétracte pour porter plainte contre le notaire instrumentaire, les acquéreurs et autres pour faux, usage de faux en écritures publiques et authentiques, abus de confiance aggravée et escroquerie aggravée.
Immunisé contre les poursuites judiciaires. Une plainte classée sans suite puisque susceptible de déboucher sur des sanctions pénales contre le mise en cause. Surtout que le bien nommé Atangana Robert s’était fait la malle, quittant le Cameroun pour le Canada où il a signé la nationalité pour sans doute bénéficier d’une « immunité » au cas où cette affaire tournait au vinaigre.
Mal lui en prend puisque l’enquête judiciaire découvre le pot aux roses et décide de dire le Droit en déclarant d’abord « coupable le concerné des faits de dénonciations calomnieuses et tentative d’escroquerie des articles 74, 94, 301 et 318 alinéa 1 (a) du Code pénal ».
Pour avoir contesté la première vente de l’immeuble, il est convenu que l’homme passera cinq années d’emprisonnement ferme assorti d’un million de Fcfa d’amende. Tandis que ses co-accusés écopent de 3 mois d’emprisonnement avec sursis pendant 03 ans et 50 000 Fcfa d’amende chacun.
Pour que nul n’en ignore, les prévenus sont condamnés à payer en réparation, du préjudice moral subi la somme de 50 millions de Fcfa soit trente- cinq millions de Fcfa pour Nassar Bou Hadir.
Une dette de 7 milliards au Trésor public
Par un coup de baguette magique, Atangana réussit à quitter le pays. Il est activement recherché par les forces de sécurité pour avoir tenté de porter atteinte à la fortu- ne d’autrui par escroquerie. Depuis lors, c’est depuis le Canada où l’homme marié et père de 8 enfants, qu’il opère et allonge sa liste de victime, aidée désormais par sa tendre et douce moitié.
Suffisant pour comprendre l’entourloupe et le traquenard, des méthodes n’ayant pour but que d’extorquer tous ceux qui ont la malchance de faire affaire avec ce truand aujourd’hui passé spécialiste de la fabrication des faux documents à des fins inavouées.
On se souvient qu’en 2006, Robert Atangana alors maire de Yaoundé 6è, avait été suspendu de ses fonctions pour trois mois. Marafa Hamidou Yaya, ministre d’Etat chargé de l’administration territoriale et de la décentralisation à l’époque des faits avait motivé la suspension du maire de Biyem-Assi par l’abandon de poste, la sortie sans autorisation du pays et la mauvaise gestion.
Immédiatement après la lecture de cette décision sur les ondes du Poste national de la Crtv, la gendarmerie avait pris d’assaut les locaux abritant les services de la mairie de Yaoundé 6. En l’absence du maître des lieux, en séjour à l’étranger, des scellés avaient été posés dans certains bureaux de la mairie.
Celui qu’on présente comme le « fils » d’Henri Damase n’avait regagné le pays qu’au lendemain de l’arrestation de l’ancien Minatd. Condamné par la suite à cinq ans de prison ferme, il récuse les juges et tente de manipuler la justice comme il en a l’art.
Il est donc clair que cette agitation dont fait montre Robert Atangana aujourd’hui, s’explique par le fait que ce dernier est endetté jusqu’au cou ; il est redevable au Trésor public d’un montant d’un peu plus de 7 milliards de Fcfa.
Conscient qu’en appuyant le levier d’une justice qu’il pense manipulable et aux ordres, il pense pouvoir crier qu’il a gagné 7 milliards et donc sera très bientôt en règle avec le Trésor. Combien de temps encore va durer cette imposture ?