Opération Epervier: Patrice Nouma écrit à Paul Biya sur le cas Mebe Ngo'o

1978 Camernews Paul Biya Signature Decret 1170x480 Paul Biya a mis en place l'opération Epervier contre ceux qui détournent les deniers publics

Thu, 29 Mar 2018 Source: www.camerounweb.com

Alors qu'il est attendu ce matin à 10h au TCS pour être attendu sur l'affaire de détournements de deniers publics, l'ex ministre serait actuellement hospitalisé à la clinique de la cathédrale au quartier Omnusport.

Patrice NNouma, l'activiste camerounais refugié aux USA a écrit à Paul Biya pour le féliciter pour ces nombreuses et récentes arrestations et celles à venir dans le cadre de l'opération Epervier.

Il attend l'arrestation de Mebe Ngo'o "dont la richesse accumulée ne rivalise en ce moment que celle de Laurent Esso, car il a spolié et siphonné les caisses publiques partout où il est passé depuis son entrée au gouvernement."

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Voici en substance sa lettre écrite à Paul Biya

Excellence Monsieur le Président,

Le Conseil Camerounais de Transition, en abrégé CCT, par ma voix vient une fois de plus auprès de votre haute responsabilité vous interpeller sur la situation d'insécurité de plus en plus chaotique dans laquelle le Cameroun glisse chaque jour, et la nécessité et l'urgence de construire une union de toute les forces vives afin de donner des chances à une transition pacifique vers une nouvelle République dans notre Cher et beau pays le Cameroun.

En effet, Monsieur le Président, il n'est point besoin d'insister sur la conjoncture sociopolitique et économique particulièrement difficile de notre pays, avec notamment les incursions de la secte islamiste Boko Haram dans le grand Nord, la crise constitutionnelle anglophone devenue une guerre séparatiste dans le Nord-ouest et le Sud-ouest du Pays, les attaques sporadiques de quelques groupes belliqueux dans l'Adamaoua et à l'Est du pays, sans oublier la récurrence des dépouillements des biens de l'État et des crimes rituels, les difficultés pour l'État d'honorer ses engagements vis à vis de ses partenaires intérieurs et extérieurs du fait des caisses asséchées par les détournements des fonds et ressources publiques par des membres du gouvernement et des élites.

La situation sécuritaire du Cameroun est de plus en plus alarmante et dangereuse. Deux puissances mondiales membres du Conseil de Sécurité, les États Unis et la France, ont interdit à leurs citoyens de voyager dans les régions du grand Nord, de l'Adamaoua et la région anglophone. La carte de l'insécurité du Cameroun dressée par le gouvernement français, publiée par France Diplomatie et actualisée le 22 mars 2018, déconseille formellement aux ressortissants français les frontières nigériane, tchadienne et centrafricaine ainsi que toute la région de l'extrême-nord, déconseille sauf raison impérative les régions anglophones du Sud-ouest et du Nord-ouest, du Nord et une partie de l'Adamaoua.

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Pour le reste du territoire francophone (l'Ouest, la partie est de l'Adamaoua, le Littoral, le Centre, le Sud et l'Est), le gouvernement français demande la vigilance renforcée à ses ressortissants. Sur cette carte d'insécurité du Cameroun, il n'y a aucun endroit où le gouvernement français conseille une vigilance normale. Les États-Unis ont donné les mêmes avertissements alarmants à leurs ressortissants. Le Cameroun est par conséquent considéré comme un pays à haut risque d'insécurité. Ce message est aussi et surtout un avertissement adressé aux investisseurs étrangers de ne pas s'aventurer au Cameroun dans le contexte actuel.

Cette situation d'insécurité généralisée a un impact, non seulement sur les rentrées touristiques et l'entrée des investissements étrangers, mais aussi au niveau des grands chantiers en vue, tels ceux de la CAN, qui subissent en ce moment un très grand retard, et bien d'autres chantiers des ''grandes réalisations'' qui au final risquent de ne jamais être concrétisés. Nous ne saurions oublier le drame humanitaire qui se poursuit dans la guerre civile du Cameroun occidental, et les millions de nos compatriotes déplacés internes et externes, dont beaucoup meurent de terrorisme et de famine dans le grand nord et dans les pays voisins.

Monsieur le Président,

Nonobstant toutes les pesanteurs qui entourent votre gouvernance, notamment avec une élite gouvernante compradore qui préfère combattre les vrais patriotes que nous sommes au lieu de travailler pour le Cameroun, nous à notre niveau ne baisserons jamais les bras quand il faudra travailler pour le bien-être des Camerounais et du Cameroun .

Aujourd'hui encore, votre dernier réaménagement nous donne entièrement raison, avec votre éviction de certains de vos collaborateurs qui auront été de véritables gangrènes pour notre pays, et dont nous n'avons ces dernières années eu de cesse de dénoncer les crimes et délits. Je ne citerai que trois exemples à ce propos:

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D'abord Basile Atangana Kouna qui nous a à maintes reprises traité d'antipatriotes et promis la mort. Ensuite, Martin Belinga Eboutou, pire qu'un cleptomane, un véritable douanier fraudeur qui a passé son temps à détourner d'énormes sommes d'argent à la mission diplomatique du Cameroun auprès des Nations Unies à New York, et qui nous a traîné devant les tribunaux américains depuis 2014 pour dénonciation calomnieuse. Un procès que nous avons gagné dans l'État du New Jersey. Enfin Edgard Alain Mebe Ngo'o, dont la richesse accumulée ne rivalise en ce moment que celle de Laurent Esso, car il a spolié et siphonné les caisses publiques partout où il est passé depuis son entrée au gouvernement.

Nous émettons le vœu que vous poursuiviez cette action de salubrité publique en démasquant d'autres prévaricateurs, tels Laurent Esso, Alain Mebe Ngo'o, Martin Belinga Eboutou, Dipanda Mouelle, Mafany Mussonge, Grégoire Owona, Nganou Djoumessi, Ndjouh Ndjouh Messi, Ferdinand Ngoh Ngoh, Louis Paul Motaze, Alamine Ousmane Mey, le général Amougou Beteu le chef d’état major à la Présidence de la République, Foé Ndi et bien d'autres qui se masquent sous des airs d'agneaux pour mieux perpétuer leurs crimes à vos cotés et sous votre protection.

Monsieur le Président,

Cette lutte que vous avez engagé contre les ennemis de la patrie ne doit pas être le travail de vous seul. Certes il est très important que vous assainissiez le milieu sérieusement gangréné de la haute administration camerounaise. Mais vous avez besoin de compétences camerounaises propres et intègres pour parfaire cette oeuvre salutaire avec une réforme complète de l'État. Chaque Camerounais soucieux de l'avenir du Cameroun devrait contribuer à son niveau à travailler pour cet objectif.

C'est d'ailleurs pour cette raison que le CCT réitère que l'organisation d'une élection présidentielle ne sert à rien dans le contexte actuel d'insécurité généralisée où le gouvernement ne contrôle plus qu'une partie du territoire national. Rien aujourd'hui ne presse et nous oblige à organiser des simulacres d'élections, qui risquent de plonger finalement le Cameroun le chaos total et éventuellement la guerre civile.

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L'urgence, à notre avis, est de créer un cadre concerté de dialogue où sont mutualisées des forces compétentes plurielles, qui ne pensent et ne raisonnent que pour le Cameroun, afin que celles-ci définissent et mettent en route une transition qui vous réservera une sortie honorable et digne des crises actuelles.

Monsieur le Président,

Notre pays fonctionne aujourd'hui sous la dictature des cercles sataniques et des réseaux de prédateurs opérant au sein de la haute administration, des forces armées et du gouvernement. Ce sont ces réseaux qui viennent d'organiser la fuite de Basile Atangana Kouna et ce sont les mêmes qui l'ont rattrapé après vos instructions. Ces réseaux ont neutralisé l'État du Cameroun et vous l'avez vous-même découvert avec votre propre aide de camp qui travaillait pour des forces occultes.

Les ressources humaines qui pourront reformer l'État du Cameroun, en particulier sa haute administration, devraient être des élites nouvelles d'origine camerounaise, dont regorge la Diaspora camerounaise, la plupart servant actuellement les puissances mondiales dans les secteurs clés de l'administration publique, de la sécurité, de la gestion et des réformes. Le Cameroun a besoin de ces femmes et hommes intègres et compétents, de l'intérieur comme de la Diaspora, pour reformer d'administration publique et mettre en place la Transition indispensable vers une nouvelle République. Le CCT est en possession d'un solide plan de Transition.

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Monsieur le Président,

Notre pays est malade et très malade actuellement. Il faut impérativement lui administrer la thérapie qui sied, et cette thérapie reste à notre avis la formation d'un Gouvernement de Transition qui va travailler pour rétablir le dialogue entre tous les camerounais, et en particulier entre les Anglophones et le gouvernement, réformer l'administration publique qui est la source de l'échec de l'État dans tous les domaines, conduire la réforme des institutions pour l'adoption de celles qui répondent aux exigences de la modernité et du peuple, mener la réforme du système électoral, et tenir de nouvelles élections une fois les nouvelles institutions mises en place, pour une transition pacifique de notre pays vers une nouvelle République.

Nous vous remercions pour votre attention!

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Source: www.camerounweb.com