Opération Epervier: ce jeu trouble et dangereux de l’Eglise Catholique

éveques Cameroun L'opération Epervier pose ses griffes sur les prélats

Wed, 28 Mar 2018 Source: Repères n°629

Basile Atangana Kouna n’a jamais autant défrayé la chronique. Débarqué du gouvernement à la suite d’un léger réaménagement ministériel intervenu le 02 mars 2018, mouvement qui a également emporté Edgard Alain Mebe Ngo’o des Transports, Michel Ange Angouing de la Fonction publique, Philippe Ngolle Ngwesse des Forêts et de la Faune, sans oublier Martin Belinga Eboutou, le ministre Directeur du cabinet civil de la présidence de la République, l’ex ministre de l’Eau et de l’Energie (Minee) a, dans un premier temps, crevé l’écran en filant à l’anglaise, avant d’être rattrapé hors des frontières nationales, au Nigeria, par une unité spéciale des forces de maintien de l’ordre. Présenté devant le Tribunal criminel spécial (TCS) en fin de semaine dernière, pour se voir signifier des faits d’atteinte à la fortune publique, du temps où il officiait comme directeur général de la Cameroon Water Utilities (Camwater), il va de nouveau faire parler de lui en mal.

Après l’interpellation des officiers de l’armée, c’est au tour d’un religieux d’être dans les filets de la Justice, pour complicité avec l’ex-ministre. Au moment où nous mettions sous presse, le « serviteur de Dieu », l’Abbé Nkodo, vicaire dans une paroisse de Yaoundé, était détenu au Groupement spécial d’opérations, à Yaoundé, dans l’attente de son déferrement à la prison centrale de Yaoundé à Kondengui. Il lui est reproché, selon nos sources, d’avoir hébergé l’ancien membre du gouvernement avant sa fuite vers le Nigeria. On aura donc tout vu avec Atangana Kouna. Rarement, une arrestation dans le cadre de l’opération Epervier n’a fait couler tant d’encre et de salive. Mais, ce qui est davantage surprenant, c’est l’implication de plus en plus forte du clergé dans les affaires politiques. Les hommes en soutane jouent un rôle des plus troubles. Leurs positions sont de plus en plus controversées. Le cas le plus récent étant celui de la crise anglophone, qui secoue depuis octobre 2016, les Régions frondeuses du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Des ministres du culte, parfois les plus insoupçonnés, ont pris fait et cause pour la cause terroriste.

En aucun moment, les membres du clergé ont critiqué les agressions physiques perpétrées sur des innocents, la destruction des écoles et autres édifices publics, etc. Par contre, ces prêtres et évêques sont toujours prompts à parler de génocide anglophone, chaque fois que les forces armées investissent le terrain à Kumba, Mamfé, Batibo…, à l’effet de rétablir l’ordre républicain. L’Eglise doit demeurer apolitique. Sa mission essentielle étant d’assurer la défense des minorités. Protéger les criminels et les prévaricateurs fait perdre sa crédibilité à l’institution religieuse. Ce d’autant plus que les missionnaires sont régulièrement accusés de protéger les auteurs d’actes pervers, à l’instar des homosexuels et des pédophiles.

Source: Repères n°629