Une controverse secoue actuellement le gouvernement camerounais, impliquant le ministre de la Justice Laurent Esso et Ferdinand Ngoh Ngoh, le secrétaire général de la présidence de la République. Au cœur de cette affaire, une directive datant du 23 janvier 2024, émise par Ferdinand Ngoh Ngoh, enjoignant à Laurent Esso de lever la mainmise de la justice sur les avoirs de Basile Atangana Kouna, ancien ministre de l'Énergie et de l'Eau.
Pourtant, malgré cette injonction claire, Laurent Esso n'a pas pris les mesures requises pour exécuter ces ordres. Cela marque un désaccord manifeste entre les deux hautes personnalités du gouvernement camerounais.
Les avoirs de l'ancien ministre ont été au centre de cette controverse. Des comptes bancaires, logés dans des institutions telles que la BGFI Bank et la Société Générale de Banque au Cameroun, ont été saisis, révélant des montants significatifs en euros et en dollars américains, totalisant plus de 754 millions de FCFA.
En outre, des biens matériels de grande valeur, dont plusieurs véhicules de luxe, ont été identifiés dans ses domiciles à Douala et Yaoundé. Ces saisies s'inscrivent dans le cadre de l'opération Épervier, une initiative de lutte contre la corruption lancée par le gouvernement camerounais.
L'absence de mise en œuvre des ordres de Ferdinand Ngoh Ngoh par Laurent Esso soulève des questions quant aux tensions au sein du gouvernement. Cette affaire révèle des dissensions internes et des désaccords sur la manière de gérer les affaires de l'État, en particulier en ce qui concerne la lutte contre la corruption et la protection des intérêts financiers de l'État.
Basile Atangana Kouna, ancien membre influent du gouvernement et du parti au pouvoir RDPC, a été libéré en juillet 2022 après avoir été détenu dans le cadre de l'opération Épervier. Depuis lors, il réside en France, mais ses avoirs et ses activités continuent de susciter l'attention des autorités camerounaises.