Les habitués de l’enceinte du Tribunal criminel spécial (TCS) sont formels : Amadou Vamoulke, directeur général de la télévision à capitaux publics, CRTV, a été auditionné une énième fois 3 août 2015 par la juge Annie Noëlle Bahounoui Batende.
Des sources crédibles indiquent que le patron de la télévision nationale est arrivé à bord de son véhicule de fonction, arborant un boubou bleu. Il était environ 9h du matin. Il est ressorti de son audition autour de 9h 45. Entre temps, à l’extérieur du TCS, « la smala» qui l’accompagnait exécutait des prières en direction de la « Qibla ». Comme pour conjurer le mauvais sort.
D’autant plus que nombre d’observateurs craignaient que l’épée de la Justice ne s’abatte sur lui, en lui privant de liberté. L’avocat de Vamoulké, Me Ngongo Ottou contacté par « Le Quotidien de l’Economie » par appels téléphoniques, n’a pas répondu à nos appels. Même silence autour de ce qui a meublé les échanges entre le DG de la CRTV et celle qui a la réputation d’avoir mis en détention en avril 2014, Louis Bapes Bapes, ministre en fonction des Enseignements secondaires, empêtré dans des affaires de malversations financières supposées. Mais, il est fort à parier qu’Amadou Vamoulké reviendra encore devant Bahounoui Batende dans les semaines à venir, comme cela a été le cas le 20 juillet dernier. Ce jour là, il répondait à une convocation du TCS qui l’avait déjà entendu fin 2014.
Donc, l’audition de ce 2 août est la deuxième du genre, en l’espace de moins d’un mois. La présence régulière d’Amadou Vamoulke au TCS a commencé fin 2014. Il était alors témoin dans l’affaire ministère public contre Gervais Mendo Ze, ancien directeur général de la CRTV de 1988 à 2005. Ce dernier a été finalement placé sous mandat de dépôt le 12 novembre 2014, pour des faits supposés de distractions de fonds publics.
C’est alors que les tentacules de la justice se sont intéressés au témoin lui-même. Selon des sources judiciaires fiables, il est reproché à Amadou Vamoulké une gestion financière peu claire d’un montant de 2,8 milliards de FCFA depuis son arrivée à la CRTV.
Mais pour le mis en cause, la somme querellée représente le gap entre le montant figurant sur les documents comptables qu’il a signés, lors de la passation de service et ce qu’il a réellement trouvé dans les caisses de la structure au moment où le Pr Gervais Mendo Ze quittait la direction de la tour d’aluminium à Mballa II, à Yaoundé.