Les zones agricoles du Noun et des Bamboutos sont menacées depuis quelques mois par des trous de sécheresse qui ont un impact sur la croissance des plantes.
Mangoum, arrondissement de Foumbot. ZakariaouPontougnigni a cultivé 1,2 ha de maïs au cours de cette première saison de la campagne agricole 2016. Malheureusement, les efforts de l’agriculteur ne tiennent pas encore la promesse des fleurs. Dans ses parcelles (excepté les bas fonds), les tiges de maïs ont desséché.
Certains plants qui ont à peine un mètre sont rabougris. Zakariaou ne sait plus à quel saint se vouer. « Presque tout mon maïs a fané. Comment vais-je rembourser l’argent que j’ai emprunté ? » S’interroge-t-il.
Même dans les parcelles d’expérimentation de la station polyvalente de l’Institut de recherche agricole pour le développement (IRAD) de Foumbot, la situation n’est pas aussi reluisante. Malgré les semences hybrides à haut rendement mises en terre, les plantes ne croissent pas normalement. A Bagam dans les Bamboutos, Angèle Menewa, agricultrice, explique que « les pluies ont disparu depuis le 24 avril et ne sont revenues que récemment. Les tiges de maïs qui commençaient déjà à fleurir ont desséché. On risque de mourir de faim».
Dr Ntoupka Mama,chef de la station IRAD de Foumban apporte des précisions sur ce phénomène.« C’est le changement climatique. Concrètement, il s’agit de risques climatiques qui s’augmentent. Dans le Noun et généralement dans la région de l’Ouest caractérisée par les hauts plateaux, ces risques ont été très visibles cette année avec un trou de sécheresse survenu quand on n’avait pas encore atteint les 200mm de pluviométrie.
Les pluies ont été irrégulières. C’est pour cela qu’au niveau de toute la zone de terre noire comprise entre Baïgom, Foumbot, Kouoptamo où les terres sont constituées de pouzzolane, les plants ont subi un stress hydrique qui s’est répercuté sur le maïs par des dessèchements », fait-il savoir.
Notre interlocuteur rassure néanmoins qu’il y a possibilité de se rattraper. « Une des solutions serait qu’on enfouisse tout et qu’on sème à nouveau des semences améliorées de maïs à cycle court. Il s’agit du maïs de 70 jours. Les cultivateurs peuvent aussi pratiquer une agriculture multi-étagée où le maïs est associé au macabo, haricot, arachide, etc. Ces autres cultures vont aider à diversifier les revenus et diminuer le risque d’insécurité alimentaire », indique Dr Ntoupka Mama.