Ecroué à la prison civile de Bertoua, le prêtre de l'église catholique romaine du Cameroun Emilien MESSINA a trouvé la mort le 15 mars à l'hôpital régional de Bertoua après une courte maladie. Avant de rendre l'âme l'ancien curé de la paroisse du plateau a pu livrer donner sa version à propos des faits de pédophilie qui lui sont reprochés.
Selon ce dernier, sa relation amoureuse avec la fille du commissaire qui n’avait que 14 ans a duré deux ans. C’est lui qui a décidé d’y mettre un terme.
« Selon les déclarations du prêtre, sa relation avec la jeune fille a duré deux ans avant qu'il ne décide de mettre un terme à celle-ci. Consciente que le prêtre s’éloignait d'elle, la jeune fille se rend à l'hôpital alors qu'elle souffre du paludisme. Elle subira une batterie d'examens biologiques et découvre qu'elle est positive au VIH. C'est alors qu'elle décide de se confier à sa tante », rapporte le journal Le Jour.
Profil douteux
Les dégâts du père Messina à Bertoua ne sont que la partie visible de l’iceberg. Le curé tristement célèbre avait fait ses premières victimes à Bélabo, une ville située dans la région de l’Est (département de Lom-et-Djérem). Dans sa livraison du 27 mai 2022, le quotidien le Jour a rencontré les fidèles qui ont croisé le chemin du prêtre écroué en prison pour pédophilie. Leurs témoignages sont accablants.
« Nous avons passé des moments difficiles lorsque le père Emilien était notre curé à Bélabo. Il n'avait pas de préférence. Il était sensible à toutes les femmes, bref nous, on l'avait déjà démasqué depuis le premier jour », déplore Eléonor Miembong. Le père Messina ne durera pas dans cette localité. Sous la pression des fidèles qui sont dépassé par son appétit sexuel insatiable, le curé quittera nuitamment la ville abandonnant ses effets qui lui seront plus tard ramenés par d’autres prêtres.
Casés pendant un temps loin des fidèles, il fut promu à Bertoua au grand étonnement de tous. C’est là qu’il se lie d’amitié avec le commissaire de la localité qui lui confie sa fille de 14 ans. Le père censé s’occuper de l’éducation spirituelle de la gamine, outrepassera ses compétences pour se livrer à des rapports sexuels avec cette dernière.
Dans la localité, certains habitants accusent l’église qui est restée sourde face aux multiples interpellations sur le cas de ce prêtre controversé.
« Les paroissiens ont commencé à dénoncer depuis longtemps les excès du père Messina, mais l'église est restée muette. Pourquoi attendre qu'on arrive à ce niveau ? Je pense que l'église elle-même a sa part de responsabilité dans ce scandale », dénonce Elimbi Ambroise, habitant de la ville de Bertoua.
Père Messina selon les fidèles serait une véritable bête sexuelle. « La présence permanente des femmes au presbytère nous gênait beaucoup. Je crois qu'il va se corriger avec le bruit du feuilleton que nous vivons en ce moment », espère une sœur d'église qui requiert l'anonymat.
Désavoué par l’église
L’Eglise catholique du Cameroun prend de sévères mesures à l’encontre du prêtre Emilien Messina accusé de viol sur mineure et jeté en prison à Bertoua depuis le 12 mai 2022. Monseigneur Joseph Atanga, archevêque Métropolitain de Bertoua a décrété la prohibition de l'exercice du ministère sacré à l’abbé. L’église dit avoir pris connaissance des faits qui lui sont reprochés qui sont vraisemblables
« Après avoir examiné les éléments actuellement en notre possession concernant la dénonciation susmentionnée de délit vraisemblable, (...) pour le bien de l'église et en particulier pour prévenir d'autres scandales et garantir le cours de la justice, par la présente, décrète, la prohibition de l'exercice du ministère sacré à monsieur l'abbée Emilien Messina et lui interdit en conséquence par cette mesure préventive, et ce tant que dure la procédure civile:
1- de participer publiquement à la célébration de l'eucharistie
2 de poser publiquement tout acte du ministère sacerdotal
3- de pose des actes de gouvernement paroissial
Monsieur l'abbé Emilien Messina est tenu de se conformer aux prescriptions indiquées ci-dessous à compter de la date de notification du présent décret », décrète l’archevêque.