PCRN : sur les traces du SDF

Le PCRN sur les traces du SDF

Thu, 9 Dec 2021 Source: Info Matin - N°999

Au cours de la plénière consacrée à l’adoption de la loi des finances 2022, à l’Assemblée nationale, le 5 décembre, les 5 députés du Parti camerounais pour la réconciliation nationale(Pcrn), ont quitté la salle après que la parole ait été refusée à leur leader Cabral Libii.

La session plénière consacrée à l’adoption de la loi des Finances 2022 du Cameroun, qui s’est déroulée le 05 décembre a été marquée par un incident de faible amplitude. Les cinq députés du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (Pcrn), ont quitté la salle après que le président de l’Assemblée nationale, l’Hon Cavaye Yeguié Djibril, ait refusé la parole au président de ce parti, l’honorable Cabral Libii Li Ngue durant la séance des questions aux membres du gouvernement.

Sur sa page Facebook, le député du Nyong et Kellé affirme ne pas savoir pourquoi, la parole lui a été refusé : «Pour des raisons qui nous échappent et en totale violation de la loi portant règlement intérieur de l’Assemblée nationale, j’ai été interdit de parole lors de la séance plénière d’adoption du budget 2022 de l’État du Cameroun». L’élu, secrétaire au bureau de l’Assemblée nationale et président du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (Pcrn), poursuit : «Dans l’impossibilité de relayer les attentes du peuple et d’exprimer mes observations, j’ai pris acte du musellement et j’ai décidé tout naturellement de quitter la salle. J’ai été spontanément suivi par les autres députés Pcrn», lit-on.

Mais une source interne à l’hémicycle fait savoir que dans sa sortie, Cabral Libii Li Ngué occulte une partie des faits. En réalité, le refus de lui donner la parole traduit un coup de colère du président de l’Assemblée nationale (Pan), Cavaye Yeguié Djibril. Le Pan s’insurge contre les députés, et plus précisément les membres de la Commission des finances et du budget, qui ont adopté le projet de loi de finances tel que déposé sur leur table par le gouvernement, sans aucun amendement.

Aussi, indique notre source, de 10h 49 qui marquait l’ouverture des travaux jusqu’à leur clôture à 16 heures, le président de l’Assemblée nationale a donné la parole à une douzaine de députés qui sont succédés au pupitre pour interroger, les membres du gouvernement présents. Il importe de préciser comme indiqué par notre source, que l’honorable Cabral Libii n’a pas été le seul élu à qui le président de l’Assemblée nationale a refusé la parole.

C’est par exemple le cas du très bouillant, Jean Michel Nintcheu qui est monté au pupitre sans avoir reçu l’aval du président de chambre. La réaction ne se fait pas attendre. « Retournez à votre place. Personne ne vous a donné la parole. C’est moi qui donne la parole », a réagi Cavaye Yéguié. Mais pour autant, ce dernier n’a pas claqué la porte. Le refus des députés Pcrn est malheureusement sans effet du fait, qu'ils n'ont pas la majorité nécessaire pour faire basculer la tendance.

Le Pcrn sur les traces du Sdf ?

La sortie de salle du Prcn ressemble à du déjà-vu. En effet, le Social democratic front a marqué les sessions parlementaires tant dans l’Assemblée nationale qu’au Senat par sa politique de la chaise vide. La dernière en date remonte en 2019, lorsque les élus ont refusé de participer à l’adoption de la loi des finances pour disaient-il, dénoncer le travail à la hâte. En 2017, l’opération « Blocus à l’hémicycle », lancé par ces derniers avait paralysé l’hémicycle durant de nombreux heures sans rien ne change dans le fond.

Source: Info Matin - N°999