Le coup d'État au Gabon qui a entraîné la chute du président Ali Bongo Ondimba a suscité de vives réactions et des débats houleux au Cameroun voisin. Alors que certains estiment que le Cameroun est à l'abri d'un scénario similaire, d'autres utilisent cet événement comme moyen de pression sur l'opposition, en particulier le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) de Maurice Kamto.
Le coup d'État au Gabon est devenu un point de discussion brûlant au Cameroun, avec des membres du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) évoquant la possibilité d'un renversement si le MRC remportait l'élection présidentielle en 2025. Patric Rifoé, militant du RDPC, a déclaré sur le plateau d'Equinoxe Télévision que le MRC insultait l'armée tous les jours, laissant entendre que cela pourrait justifier un coup d'État.
Selon un acteur de la société civile camerounaise, ces propos incendiaires ont pour but d'intimider l'opposition. Ils visent à créer un climat de peur et d'insécurité parmi les partis d'opposition et leurs sympathisants.
Des opposants au régime, cependant, estiment que le scénario gabonais pourrait se reproduire au Cameroun. Joseph Emmanuel Ateba, militant du MRC, a soulevé la question de savoir si les mêmes conditions sont réunies dans toute l'Afrique centrale, suggérant que d'autres pays pourraient être touchés par des bouleversements politiques similaires.
Le Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN) a condamné le coup d'État au Gabon. Bien que son leader, Cabral Libii, ait souhaité du succès au nouveau chef de l'État gabonais, Brice Clotaire Oligui Nguema, le PCRN a fermement exprimé son attachement aux valeurs démocratiques.
Chuo Walter, secrétaire à la communication du Popular Action Party (PAP), parti au pouvoir, a tenté de rassurer en affirmant que le Cameroun est à l'abri d'un coup d'État. Il a souligné que la garde présidentielle est bien équipée et capable de protéger la capitale Yaoundé pendant des mois, et a donc exclu la possibilité d'un coup d'État au Cameroun.
Les débats et les inquiétudes suscités par le coup d'État au Gabon continuent de diviser l'opinion publique au Cameroun, laissant planer l'incertitude quant à l'avenir politique de la région.