Palais d'Étoudi : un ancien de la maison crache des dossiers lourds qui font peur

 Palais Presidentiels Palais De Lunite Coup de gueule

Fri, 21 Nov 2025 Source: www.camerounweb.com

C’est un véritable coup de gueule. Fraudes électorales, quel médicament pour soigner le RDPC, commence le frustré. Dans sa sortie, beaucoup de choses sont dévoilées, même les plus cachées jusqu’ici. Lecture !

Le RDPC, le parti de Paul Biya est malade, très malade. De quoi souffre-t-il ? De plusieurs maux. Les mots manquent pour diagnostiquer une thérapie de choc ; pour remplacer la thérapie du sparadrap en cours. Au commencement était la parole, c’est cette parole que le président Paul Biya devra utiliser pour exorciser les démons de l’immobilisme qui hantent son temple, qu’ils ont transformés en maison de commerce.

L’âge du président est chahuté, sa longévité au pouvoir est hautement querellée, le Cameroun a gravement mal à sa gouvernance. Il souffre surtout de fraudes électorales massives, successives et excessives. Le parti au pouvoir est sclérosé par la corruption, l’inertie ; l’immobilisme, la dictature, le pillage, le vol à outrance pour peu dire. Mais avec en plus le favoritisme, le mépris que manifestent les élites et des États-majors du parti vis-à-vis de la base militante. Les élites du parti devenues plus mercenaires que militantes.

La fraude électorale, érigée en mode de conquête du pouvoir

Le RDPC s’est encore illustré au cours de l’élection du 12 octobre par des fraudes infantiles et anecdotiques dans plusieurs bureaux de votes. Autant le dire, la triche est finalement une science politique inscrite dans l’ADN mon parti. De quoi avons-nous peur ? Pourquoi devons-nous avoir peur ? Pourquoi devons-nous nous taire ? Nous allons nous taire jusqu’à quand ? C’est gâté !

Comment peut-on comptabiliser 200 bulletins valablement exprimés dans un bureau de vote qui affiche 140 inscrits ? Voilà l’équation que se tuent à résoudre les Camerounais en âge de voter, depuis le soir du 12 octobre 2025. Certains parlent de votes multiples. Ils auraient voté à l’infini, dans le grand désordre. Il n’y avait personne de disponible, même parmi les jeunes désœuvrés du village pour compter le nombre d’électeurs inscrits sur la liste pour avertir le responsable commis à la tête du bureau de vote quand le compte fût complet. Le chef du village, un fonctionnaire retraité que l’élite extérieure du patelin, haut fonctionnaire à Yaoundé, avait promis un poste de conseiller municipal lors du prochain renouvellement du personnel communal. Alors il a laissé voter plus de personnes qu’il n’en fallait. Il était avantagé dans ce tour de magie par l’absence des représentants des autres candidats adversaires du « champion ».

Les autres observateurs de cette scène ubuesque des voix qui se sont multipliées dans l’urne, laissent prospérer la thèse d’un bourrage qui a eu lieu à l’aube du 12 octobre 2025, avant l’ouverture officielle des bureaux de votes. Le chef de village serait l’organisateur de ce tour de prestidigitation. Sous le financement de membres des élites extérieures et intérieures du canton arrivés de Yaoundé et du chef-lieu du département à bord leurs 4X4 CA et des sacs pleins de billets de banque. C’est sûrement cet argent qui a provoqué une grosse soûlerie au vin traditionnel dans tout le village, dès la fermeture des curieux bureaux de vote. Les votants, ceux en surplus et ceux s’étant exprimés à la place d’autres inscrits chassés du village le temps d’une journée de vote (principalement les allogènes) allaient « toucher » quelques de billets derrière la maison du chef du village. Ils en revenaient pour crier à tue-tête « Paul Biya, oyé ! ».

Un mal incurable

« Quel médicament pour soigner le RDPC ? ». Le soigner de la manière vile d’aller aux élections depuis sa naissance. Nous ne trouvons malheureusement pas de plante médicinale, de potion magique ou de comprimé effervescent à prescrire. C’est une habitude là-bas. C’est même une nature.

C’est comme cela qu’il reste en altitude, sans remettre en cause ses propres turpitudes lors des élections internes. Cela donne que des sous-préfectures sont incendiées dans la République, des élites d’un même arrondissement se jurent la mort parce qu’un camp aura été plus fort qu’un autre camp dans l’achat de consciences, des votes et le bourrage des urnes lors des opérations de renouvellement des organes de base du parti. On en a même vu qui cassaient les urnes, réclamant le remboursement du corps du délit de corruption auprès de leurs camarades du parti qu’ils croyaient avoir dévoyés pour obtenir leurs voix.

Chaque fois que le parti a pris le courage d’organiser des consultations internes pour renouveler son personnel, nous avons vécus des scènes fantastiques présentant des candidats, militants du même parti politique dans le civil, qui tombaient l’habit frappé de la photo du président national, « le chouchou » et en venaient aux mains lors de ces opérations. Cela se passe généralement quand certains sont mécontents du fait, très régulier, que les supporters d’un candidat à la sous-section d’une zone donnée ont trop exagéré dans sa stratégie de fraude et de corruption des militants du parti appelés à voter.

Il est loin, le temps et le souvenir de « l’École des cadres du parti » de jadis. C’était à l’époque de l’Union nationale camerounaise (UNC). En ces temps-là, il était impossible d’imaginer ou d’illustrer un gouvernement au grand complet aux fers de Kondengui. Parce qu’on ne fraudait pas à une élection (que les moins de 40 ans me pardonnent cette évocation) naguère. Très trempés dans la fraude électorale, les hauts fonctionnaires (généralement cadres du RDPC) ne résistent pas pour frauder dans le trésor public et le fisc plus d’une quarantaine d’années.

Leur « chouchou » était pourtant arrivé, sabre au claire et tambours battant, avec comme cri de ralliement « Rigueur et moralisation ». « Un fameux » érudit enseignant de sciences de la Communication avait même commis un livre témoignage (aujourd’hui un faux témoignage retentissant) sous le titre « Paul Biya, l’incarnation de la rigueur ». Un ouvrage que l’on ne retrouve plus, même aux « poteaux », même aux archives nationales. Des indiscrétions révèlent que très peu, parmi les collaborateurs de Paul Biya, ont lu cet ouvrage (mis à part son auteur). C’est de la fraude. Incurable !

RDPC : Un malade aux urgences

Les observateurs les plus strictes jugent que le RDPC a déjà échappé à son président-fondateur. Des traîtres dans son système ayant volé le parti et en font ce qu’ils veulent. Le résultat donne que le président-fondateur est détesté par toute la République et haï dans son propre parti. Le score du 12 octobre 2025 le démontre clairement.

Le RDPC devra son avenir à un aggiornamento soumis à un strict examen critique de la raison. C’est ce qu’on appelle la rationalisation des castings sur le choix des hommes.

Que le RDPC tienne son congrès et que ce congrès soit celui de la vérité. Quand on secoue un arbre, le seul risque qu’on courre c’est de faire tomber des feuilles mortes. Des feuilles mortes, en français facile « des bras cassée », abondent dans notre parti. Le congrès est un impératif catégorique pour le renouvellement de l’élite politique, le rajeunissement de l’élite, la mise à la retraite de grabataires, invalides et autres. Pour que le RDPC survive avec le Congrès.

Autant le dire haut et fort que le « militantisme de conviction » a capitulé devant le « militantisme de parrainage » et le « militantisme des épaisseurs » (de portefeuille, de fesses, de canapés). Le président national, Paul Biya, ne sait pas que le RDPC n’a plus rien d’un parti politique. C’est un marché où il n’y a rien à vendre mais où tout s’achète. La politique du tiroir s’est logée à un comptoir que dirige Fabien Monkam, sous le regard bien avisé et malveillant de Jean Nkuété.

Que Dieu Tout-Puissant nous guide pour que le FNSC et le MRC ne fassent pas cette union sacrée d’un aveugle et un paraplégique qui se disent : « Marche pour moi, et je verrai pour toi ».

Moi, Saint-Eloi Bidoung, je regrette beaucoup d’avoir été exclu du RDPC par sa commission de discipline. Mon combat pour délivrer le parti des mains des pirates me poussait toujours à dire la vérité. Mais toute vérité n’est pas bonne à dire, comme me l’avait rappelé le vénérable Peter Mafany Musongue lors de mon « procès » au RDPC. Paul Biya, président-fondateur, embrigadé par ceux qui ont arraché le parti et que je dénonçais, a signé mon exclusion. Mais sans pouvoir me faire taire. Du RDPC, que Dieu m’en préserve…

Source: www.camerounweb.com