L’an dernier au Cameroun, la courbe d’infection au paludisme est montée contrairement à la tendance à la baisse depuis 2010.
Selon le rapport mondial 2017 de l’organisation mondiale de la santé (OMS), le Cameroun compte parmi les dix pays les plus touchés par le paludisme dans le monde, contribuant à hauteur de 3% au pourcentage de la mortalité de toute la planète.
Cette pandémie constitue le quart des consultations dans les formations hospitalières. Elle est plus fréquente chez les enfants, avec 32% de taux de consultation. 13% des patients atteints en meurent. L’on a enregistré en 2017, 4 000 morts enregistrés dans les formations sanitaires, presqu’autant dans les familles qui gèrent les cas sans aller à l’hôpital.
Ces statistiques suscitent des questionnements au moment où on célèbre la Journée mondiale de lutte contre cette maladie. Les défis restent énormes. Ils concernent la prévention. «Il est préconisé une couverture universelle par l’utilisation de la moustiquaire imprégnée à longue durée d’action», apprend-on au Comité national de lutte contre la maladie.
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On devrait aussi ratisser large dans la prise en charge efficace de la maladie par un bon diagnostic et un traitement approprié. La veille devrait aussi être accentuée dans la surveillance épidémiologique. De même, il est important d’encourager la recherche dans ce domaine et briser la chaîne de la multisectorialité dans les stratégies de lutte.
Par ailleurs, apprend-on, les acquis doivent être consolidés: les tests systématiques sont à encourager tant dans les hôpitaux publics que privés. Le pourcentage de la couverture des soins gratuits aux enfants mérite d’être amélioré. A ce jour, seul un tiers de ces patients reçoivent les médicaments gratuits.
Les grandes zones endémiques sont connues : le Grand Sud ; son climat chaud et son épaisse végétation favorisent la reproduction de l’anophèle et le paludisme sévit toute l’année. La zone de la savane et des steppes connait la maladie six à neuf mois par an contre trois à quatre mois seulement pour la région soudano-sahélienne.
Les financements disponibles sont une opportunité pour optimiser la lutte contre le paludisme au Cameroun. Les besoins en financements sont estimés à environ 40 milliards de FCFA. 31 milliards sont disponibles, d’après les responsables du Comité national de lutte contre le paludisme.