Parlement: le film d’une session mouvementée

Cameroon Parlement1 Incendie, blocus, injures, blessures, accusations, et décès ont rythmé la session

Thu, 14 Dec 2017 Source: cameroon-info.net

Incendie, blocus, injures, blessures, accusations, et décès ont rythmé la session parlementaire du mois de novembre 2017.

L’essentiel a été fait ! Le budget du Cameroun pour l’exercice 2018 a été adopté à l’Assemblée Nationale et au Sénat. Il s’élève à 4 513 milliards de FCFA. Une enveloppe en hausse de 140 milliards de FCFA par rapport à l’exercice 2017. Les parlementaires ont donc accompli leur devoir en votant le budget lors de la traditionnelle session consacrée à ce sujet.

Outre le projet de loi portant loi de Finances pour 2018, députés et sénateurs ont adopté 5 autres textes qui seront bientôt promulgués par le Président de la République. C’est sans doute le seul aspect positif de cette dernière session parlementaire ordinaire de l’année en cours.

C’est que les 30 jours de travaux à l’Assemblée Nationale et au Sénat, ont été particulièrement mouvementé. A coup sûr, les plus agités de l’actuelle mandature. Entre l’incendie en début de session, le blocus du SDF et le décès du secrétaire général de l’Assemblée Nationale, tout y est passé.

Un incendie et des questions

Dans la nuit du 16 au 17 novembre, quelques jours seulement après l’ouverture de la session, un grave incendie se déclare dans le bâtiment administratif de l’Assemblée Nationale. Malgré l’intervention assez prompte des sapeurs-pompiers, les flammes ravagent les quatre niveaux supérieurs de l’immeuble. Le feu est maîtrisé au bout de 4h environ de lutte acharnée des soldats du feu.

A ce jour, les résultats des enquêtes restent attendus. Au lendemain de l’incendie, Issa Tchiroma, le porte-parole du gouvernement, avait toutefois déclaré que « La probabilité est forte pour que l’origine de cet incendie soit accidentelle ».

Chants hostiles et vuvuzelas

Le 21 novembre, alors que le rapporteur de la Commission des finances de la chambre basse du parlement présente le projet de loi de finances pour 2018, un député du SDF prend bruyamment la parole. Il exige l’inscription de la crise anglophone au menu des discussions. Une action appuyée par l’ensemble des élus du parti de John Fru Ndi, principal opposant à Paul Biya.

« Il n’y aura aucune délibération, aucune plénière. Nous exigeons avant toute chose l’ouverture d’un dialogue inclusif sur la crise anglophone », déclare Jean-Michel Nintcheu, député SDF du Littoral. Vexés, les députés du RDPC quittent l’hémicycle, les travaux sont suspendus. Leurs collègues du SDF, eux entonnent des chants hostiles au Chef de l’Etat, accusant Paul Biya d’être le principal responsable de l’aggravation de la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

Le 29 novembre, rebelote ! Le discours de présentation du programme économique et social du Premier Ministre Philemon Yang, est fortement perturbé par les députés du SDF. Ils exigent une fois encore le débat autour de la crise anglophone. Les députés du SDF ont remis ça le 11 décembre au cours d’une autre plénière. Cette fois, ils ont réalisé un concert de vuvuzelas qui a sérieusement perturbé les travaux.

Mais avant, le 8 décembre, la plénière consacrée à l’adoption du budget, avait sérieusement été perturbée par un incident. Excédée de demander la parole en vain, Patricia Ndam Njoya, député de l’UDC, lance des projectiles. L’un d’eux échoue sur la tête de Richard Wallang, député RDPC. L’homme se blesse !

« Nous avons balancé des chevalets par exaspération car on les soulevait pour demander la parole. Mais en vain. Malheureusement, par accident, l’un des chevalets est tombé sur le visage de l’un de nos compatriotes. Nous étions très désolés, nous lui avons présenté nos excuses et remercié Dieu que l’accident ne soit pas grave.», a expliqué l’épouse de l’opposant Adamou Ndam Njoya.

Des excuses que le RDPC n’a pas acceptées, puisqu’à l’initiative du parti au pouvoir, une rencontre de la femme politique avec des journalistes, a été annulée le 11 décembre à Yaoundé.

Accusations

Pendant ce temps au Sénat, les travaux semblent se dérouler plus sereinement. Jusqu’à la brouille entre le sénateur SDF Jean Tsomelou et son collègue du RDPC, Samuel Obam Assam. Le premier accuse le second d’avoir émis le vœu de voir tuer des ressortissants anglophones. L’intéressé dément. Le président du Sénat, Marcel Niat Njifenji calme le jeu.

Un malheur n’arrivant jamais seul, hier 13 décembre, alors que les deux chambres s’apprêtent à clôturer la session, l’on apprend la mort dès suite de maladie, de Victor Yene Ossomba, secrétaire général de l’Assemblée Nationale. La fin dans la douleur de 30 jours inoubliables.

Source: cameroon-info.net