Partie fêter à Mboppi, une jeune femme revient morte

Monique S., 31 ans, propriétaire d’un salon de coiffure, a été retrouvée dimanche à Yaoundé, où elle s’était rendue la veille tenir compagnie à un « mbenguiste » durant un mariage.

200.000 F. La somme avait été promise à Monique S., responsable d’un salon de coiffure à Mboppi (Douala 1er), si elle acceptait de tenir compagnie à quelqu’un à l’occasion d’un mariage prévu samedi dernier à Yaoundé. C’est en tout cas ce qu’a dit sa sœur aînée, Félicité, au poste de police de l’hôpital Laquintinie ce dimanche. Formation sanitaire dont la morgue venait d’accueillir la dépouille de sa sœur, morte à 31 ans dans des circonstances troubles.

De sources policières, tout commence mardi passé, quand Monique est contactée au téléphone par une amie et collègue, Diane Hélène, coiffeuse à Yaoundé. Cette dernière lui soumet une proposition qu’elle détaillera de vive voix le lendemain, étant venue faire des courses à Douala. Diane Hélène a un ami vivant en Europe, qui sera le samedi suivant à Yaoundé pour un mariage. Il viendra avec deux amis, qui souhaiteraient chacun avoir de la compagnie. Si Monique accepte un des deux « postes » ainsi ouverts, il y aura pour elle 200.000 F, ainsi que des frais de transport, de logement, etc.

La coiffeuse de Mboppi, qui habite la maison familiale dans le même quartier, présente l’affaire à sa sœur. Félicité lui dit que ça vaut le coup : « Tu travailles souvent entre 20.000 et 30.000 F les week-ends. Là, si tu peux gagner deux cent mille… ». Vendredi, Monique reçoit un dépôt de 50.000 F pour son transport aller-retour. Elle remet 10.000 F à sa sœur pour ses cotisations et 5000 pour elle-même. Samedi dès 5h, Monique est en route. Vers 18h ce 19 octobre, elle signale son arrivée à Félicité. Monique enverra des photos d’elle dans la tenue reçue à l’occasion, avant de signaler son départ pour la soirée. Félicité ne recevra plus de message d’elle. Pas plus qu’elle ne verra de publication ou statut sur les réseaux sociaux de sa sœur... Dimanche vers 15h, elle reçoit un appel de Monique. Du moins le croitelle. « Monica, c’est comment ? », dit-elle après avoir décroché. « Ce n’est pas Monica », répond une voix d’homme. « Je suis l’officier de police (…) Votre sœur est à Mvan, dans un état critique. Vous êtes où ? », poursuit le correspondant.

Après leur échange, Félicité joint un oncle habitant Biyem-Assi. Quand Tonton Paul rappelle, c’est pour annoncer que Monique est morte. Il ramènera la dépouille à Douala dimanche dans la nuit. La mère de la défunte a fait un malaise en apprenant la nouvelle. Une enquête est en cours.