Circulez, il n'y a rien à voir, c'est en substance ce que révèle l'interview accordé à RFI ce mercredi de Jacques Fame Ndongo, le ministre de l'Enseignement supérieur et porte-parole du RDPC (Rassemblement Démocratique du peuple camerounais), au pouvoir depuis 33 ans.
Sur les questions portant sur un possible remaniement, le non-renouvellement de la classe politique et la vieillesse du président, le ministre botte en touche et contre-attaque « Si vous, vous estimez qu'il faille lui trouver un successeur dès à présent, nous, au niveau du RDPC, nous disons non !
C'est notre champion. Il est percutant, il est efficace, l'âge ne correspond à rien tout. […]Nous savons que le président de la République est en pleine forme physique, intellectuelle, psychologique et morale. »
Le président est donc toujours en course pour briguer un nouveau mandat présidentiel et face aux accusations d'illégitimité et de dérives totalitaires, le ministre reste droit dans ses bottes.
« Nous disons à tout ce monde-là de venir au Cameroun et de venir constater que nous nous inscrivons en faux contre ces allégations qui, à notre avis, n'ont aucun fondement politique.
RAS donc pour le porte-parole, et même pour le cas Boko Haram, et l'embrigadement de la jeunesse camerounaise, il s'agit d'un problème mondial « Maintenant, qu'il y ait des jeunes qui se laissent endoctriner et choisissent le camp de l'aventure, pourquoi pas ? Mais c'est l'apanage de tous les pays du monde, y compris les grandes puissances.
Dans une rhétorique bien huilée, le ministre semble préparer le terrain à une nouvelle candidature du président Paul Biya. Si le cas se présentait, le président du Cameroun sera le 3e homme d'état africain à s'être maintenu le plus longtemps au pouvoir, derrière Mouammar Kadhafi et Omar Bongo (42 ans), mais devant Eyadéma, Mobutu et Houphouët-Boigny. Un classement peu enviable.