Dr Patrice Motsepe, l'une des figures les plus influentes et riches du continent africain, n'avait pas initialement besoin du poste de Président de la Confédération Africaine de Football (CAF) pour asseoir sa réussite.
Propriétaire du club sud-africain Mamelodi Sundowns, sa passion pour le football l'avait pourtant poussé à briguer ce poste stratégique il y a trois ans, dans un contexte de crise profonde au sein de l'institution.
Avec le soutien décisif de la FIFA, Motsepe avait alors vu ses rivaux se retirer, lui permettant de devenir le leader incontesté de la CAF.
Aujourd'hui, le milliardaire se trouve de nouveau contraint de répondre à l'appel des membres influents du football africain.
« Suite aux demandes de nombreux présidents d’associations membres de la CAF, de présidents d’unions zonales et d’acteurs clés, le Dr Patrice Motsepe a accepté de se porter candidat à l’élection présidentielle de la CAF prévue en mars 2025 », peut-on lire sur le site officiel de la CAF.
Cette nouvelle candidature marque un tournant, d'autant plus que certains évoquent la possibilité de voir Samuel Eto'o, président actuel de la Fédération Camerounaise de Football (Fécafoot), se lancer dans la course.
Si l’idée d’une candidature d’Eto’o à la tête de la CAF a longtemps circulé sur les réseaux sociaux, il semblerait que cette hypothèse reste spéculative. Pourtant, la relation entre Motsepe et Eto’o est loin d’être au beau fixe.
Lors de la Coupe d’Afrique des Nations 2021, organisée au Cameroun, le légendaire attaquant camerounais avait ostensiblement refusé de serrer la main du président de la CAF. Cette froideur entre les deux hommes, qui remonte à la gestion chaotique de la CAF sous Ahmad Ahmad, soutenu à l'époque par Eto'o, semble toujours d'actualité.
Cependant, malgré les tensions, il apparaît que les ambitions d’Eto’o à briguer ce poste restent limitées par son passif juridique, un obstacle potentiel selon les règles strictes du Comité d’Éthique de la FIFA.
Motsepe, qui avait accepté de prendre les rênes de la CAF pour sortir l'organisation du marasme laissé par Ahmad et ses proches, dont Samuel Eto'o et Roger Milla, a réussi à redresser l'institution, notamment sur le plan financier.
Depuis la défaite de l’ancien président Issa Hayatou en 2017, la CAF s'était retrouvée dans une situation critique, marquée par une gestion chaotique et des scandales de corruption. Motsepe a su stabiliser les bases, ramenant l'ordre dans une organisation en pleine dérive.
La réélection de Motsepe en mars 2025 pourrait ainsi s’inscrire dans la continuité de son travail de redressement, malgré les spéculations autour de figures emblématiques comme Samuel Eto'o.
Reste à savoir si le Camerounais franchira le pas, malgré les obstacles juridiques qui pourraient entraver ses ambitions. Quoi qu’il en soit, l’avenir de la CAF semble de nouveau en jeu, avec en toile de fond une possible rivalité entre ces deux grandes figures du football africain.