Paul Atanga Nji : les missions secrètes effectué par cet animal politique à Paul Biya enfin dévoilées

Paul Atanga Nji en mission

Fri, 20 May 2022 Source: www.camerounweb.com

Le Magazine panafricain Jeune Afrique a consacré un excellent article sur le tout puissant ministre de l’Administration territoriale Paul Atanga Nji. Dans ce papier, plusieurs facettes de ce redoutable animal politique ont été dévoilées.

Jeune Afrique qualifie le style de Paul Atanga Nji d’iconoclaste

« Nommé à l’Administration territoriale en mars 2018, Paul Atanga Nji paraît indifférent aux convenances de la haute administration. Ses détracteurs lui reprochent volontiers son style iconoclaste, son langage parfois peu châtié, les menaces à peine voilées qu’il n’hésite pas à proférer et, d’une manière générale, une approche conflictuelle de l’exercice du pouvoir. Lui reste concentré sur sa mission, équipant les préfets en matériel, monitorant les accidents de la route et surveillant l’opposition.Attaché – comme le secrétaire général de la présidence, Ferdinand Ngoh Ngoh – à l’État unitaire, il se saisit du problème anglophone sans craindre de bousculer le Premier ministre. Et le voilà bientôt qui traque les enseignants grévistes, ordonnant aux gouverneurs de région « l’identification systématique » des plus récalcitrants. Et tant pis si, ce faisant, il empiète sur les prérogatives du ministre de tutelle », souligne le confrère.

« En pirogue dans la région de l’Extrême-Nord ou en voiture sur les pistes en latérite de celle de l’Est, Paul Atanga Nji assume cette omniprésence dans un pays où la majorité des cadres politiques ont fait de la discrétion une seconde nature. Il n’a pas donné suite aux demandes d’entretien que nous lui avons fait parvenir, mais il ne se cache pas. Il veut être celui qui fait bouger les lignes, celui qui ose s’attaquer aux dossiers les plus chauds. Peu importe si cela lui vaut critiques et impopularité, seule compte l’opinion du chef. Paul Atanga Nji sait qu’il a la confiance de Biya, qu’il a accompagné partout, de New York à Genève, et auquel il a offert la mairie de Bamenda, en 2013. C’était la première fois que le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir) parvenait à prendre pied dans la grande ville du Nord-Ouest. Depuis des années, il est aussi le secrétaire permanent du Conseil national de sécurité, et cela lui donne la haute main sur les renseignements », précise Jeune Afrique

« Il sait aussi que l’Administration territoriale peut-être un formidable marchepied. Deux de ses prédécesseurs n’ont-ils pas été considérés comme de possibles dauphins ? Ministre de 2009 à 2011, Marafa Hamidou Yaya a eu l’impudence d’afficher ses ambitions. En 2012, accusé d’être impliqué dans un scandale lié à l’achat d’un avion présidentiel, il atterrit derrière les barreaux de la prison centrale de Kondengui.Précautionneux, René Emmanuel Sadi, en fonction de 2011 à 2018, a tenté de ne jamais prêter le flanc aux spéculations, mais il a souvent été présenté comme un éventuel successeur de Paul Biya. Un temps ministre chargé de mission à la présidence, le voici désormais à la Communication. Quid alors d’Atanga Nji ? En lui confiant l’Administration territoriale, le président le prépare-t-il à une fonction plus importante ? Son ascension a la particularité de s’être presque toujours faite sous les radars. N’ayant ni le parcours des cadres d’administration diplômés de grandes écoles, ni celui des opérateurs économiques qui s’investissent en politique pour abriter leurs affaires, il a rarement été l’homme à abattre. Bien qu’issu d’une riche famille originaire d’Akum, une localité située dans la commune de Santa (Nord-Ouest), c’est dans les rues de Bamenda et de Yaoundé qu’il a forgé son destin, loin des salles de cours des universités américaines et britanniques, où nombre de ses pairs ont acquis l’expertise et la légitimité de prétendre aux hautes fonctions du pays », peut-on lire entre autres.

Source: www.camerounweb.com