Paul Biya, 32 ans contre la corruption, 3 milliards recouvrés

3258 Paul Biya Signature Des Actes 001 Prc Ns 600 Paul Biya (Archives)

Sun, 27 Dec 2015 Source: koaci.com

Devant l’Assemblée nationale, le président camerounais, Paul Biya, se présente comme l’homme de la rigueur et de la moralisation.

Il fixe le cap de ce que devrait être la lutte contre la corruption, sous son régime, « dans les temps durs que nous vivons, la grande et longue œuvre de construction nationale implique, (…) La rigueur dans la gestion et la persévérance dans l’effort vis-à-vis des manœuvres (…) de démoralisation, de démobilisation ou de déstabilisation ».

Le 31 décembre 2005, dans son message à la nation, le chef de l’État, d’un ton ferme, déclare, « le détournement des fonds publics se fait au détriment de la communauté nationale. Je voudrais aujourd’hui dire, très solennellement, qu’il faut que cela cesse ».

Le 12 septembre 2007, dans une communication faite en conseil des ministres, comme dans de nombreux autres discours, le chef d’Etat camerounais, réaffirme sa détermination à combattre le mal, à faire monter d’un cran la lutte contre la gangrène qui empêche au Cameroun de décoller, «le détournement de l’argent public, quelle qu’en soit la forme, est un crime contre le peuple, qui se voit privé de ressources qui lui reviennent. Il doit donc être sanctionné avec la plus grande sévérité ».

Une action timide

La loi n°2001/028 du 14 décembre 2011 crée le Tcs. Le décret N°2013/288 du 04 septembre 2013 fixe pour sa part, les modalités de restitution du corps du délit, ouvrant la voie à l’arrêt des poursuites en cas de détournement de deniers publics.

Le 23 décembre 2015, 33 ans après, en réaction aux dernières accusations de corruption formulées par Transparency international, Issa Tchiroma Bakary le ministre camerounais de la communication et porte-parole du gouvernement, affirme, « à ce jour, on dénombre au niveau du Tcs, 129 dossiers d’enquêtes transmis au Corps Spécialisé d’Officiers de police judiciaire du Tcs ; 115 dossiers entrés en instruction sur 123 inculpations ; 146 condamnations à des peines d’emprisonnement assorties d’amendes et de frais de justice, (…) ; 40 non-lieux rendus ; 78 acquittements ; 41 décisions d’arrêts de poursuite, avec plus de trois milliards de francs CFA au titre de restitution du corps du délit ; et près de 30 milliards de francs de dommages et intérêts prononcés en réparation du préjudice subi par l’État ».

Notons pour finir, qu’avant le Tcs, il existe la Conac, (Commission nationale anti-corruption), dont le président est plusieurs fois cité dans la presse pour malversations.

L’Anif, (Agence nationale d’investigation financière) dont les membres sont accusés par les médias de mener un train de vie princier au frais du contribuable.

Le Consupe (Contrôle supérieur de l’Etat), dont l’émanation, le Conseil de discipline budgétaire et financière (Cdbf), est accusé d’enclencher des poursuites à têtes chercheuses.

En 32 ans de pouvoir, des cités, châteaux, buildings, villas de rêves et autres duplex, appartenant pour la plus part aux fonctionnaires et membres du gouvernement, sortent de terre dans les métropoles camerounaises, sans que leurs propriétaires ne soient interrogés sur l’origine de leur fortune.

Source: koaci.com