Paul Biya à 92 ans : le crépuscule d'un règne au Cameroun, panique à bord, incertitudes à Etoudi

Paul Biya Rumeurs Paul Biya

Tue, 4 Feb 2025 Source: www.camerounweb.com

À neuf mois de l'élection présidentielle au Cameroun, un épais mystère entoure l'avenir politique de Paul Biya. Dans une enquête approfondie, Jeune Afrique révèle les coulisses d'un pouvoir de plus en plus imprévisible, où le président, qui fêtera ses 92 ans ce 13 février, montre des signes croissants de fatigue.

"Dans ce cube de marbre grisâtre règne une atmosphère crépusculaire vaguement inquiétante", décrit le magazine panafricain en évoquant le palais d'Etoudi, centre névralgique du pouvoir camerounais. Le chef de l'État, surnommé "HP" dans son cercle rapproché, présente selon Jeune Afrique un "dérèglement de l'horloge biologique" qui impose "des horaires de travail décalés" à son entourage.

Plus préoccupant encore, le magazine révèle qu'"il lui a fallu des heures pour boucler l'enregistrement – plusieurs fois interrompu – du dernier discours de fin d'année". La cérémonie des vœux du Nouvel An a été expédiée en quarante-cinq minutes, et le président "s'est fait représenter à la plupart des cérémonies officielles auxquelles il s'obligeait naguère à assister physiquement".

Cette situation inhabituelle s'accompagne d'une paralysie progressive des institutions. "Le président n'a plus reçu le Premier ministre depuis février 2023", rapporte Jeune Afrique, décrivant un système où les instructions présidentielles transitent par deux canaux parfois contradictoires : le secrétaire général de la présidence et le directeur du cabinet civil, qui utilisent la formule magique "Le chef a dit..."

Face à ces signes d'essoufflement, l'Église catholique sort de sa réserve. Mgr Samuel Kleda, l'archevêque de Douala, a qualifié de "pas réaliste" l'hypothèse d'une nouvelle candidature. Plus virulent encore, l'évêque de Yagoua appelle selon Jeune Afrique à une alternance à tout prix, quitte à voir "le diable" au pouvoir plutôt que de continuer avec Paul Biya.

Pourtant, le président a semblé suggérer sa candidature lors de son discours du 31 décembre : "Je puis vous assurer que ma détermination à vous servir demeure intacte et se renforce au quotidien face à l'ampleur des défis auxquels nous sommes confrontés." Une déclaration qui, selon le magazine, a reçu "un accueil plutôt mitigé" dans l'opinion publique.

Source: www.camerounweb.com