René Emmanuel Sadi, le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, s’en serait sans doute bien passé, mais, début juin, le dossier de la catastrophe d’Eseka a atterri sur son bureau.
Le 29 mai, la justice camerounaise a en effet estimé qu’il incombait à « l’autorité administrative », et non au ministère de la Justice ou au tribunal de Douala, saisi par les avocats des familles, de rechercher les personnes portées disparues depuis le 21 octobre 2016, jour du déraillement du train (voir document ci-dessous).
Le 31 mai, lesdits avocats ont donc adressé une requête au ministère de l’Administration territoriale, René Emmanuel Sadi. D’où ce commentaire d’un proche du dossier?: « Laurent Esso, le ministre de la Justice, a refilé la patate chaude à Sadi. »
« La patate chaude » est en effet un dossier brûlant, également suivi par le chef de l’État Paul Biya. Près de huit mois après la catastrophe, de nombreuses familles sont toujours à la recherche de leurs proches, et réclament notamment les analyses ADN des restes trouvés dans les décombres du train.
Déjà des changements chez Camrail
Les actions judiciaires engagées ont d’ores et déjà eu des effets au sein de l’entreprise Camrail, dont la responsabilité a été reconnue par le chef de l’État et dont le conseil d’administration s’est une nouvelle fois réuni ce vendredi 9 juin.
Le directeur général, Didier Vandenbon a ainsi démissionné afin de « se consacrer à l’instruction à temps plein des suites de l’accident du 21 octobre 2016 ». Il est remplacé par Jean-Pierre Morel. Le président du conseil d’administration, Hamadou Sali, a lui-même choisi de démissionner. Il est remplacé à son poste par Aboubakar Abbo, jusque là administrateur civil principal de Camrail.