Au Cameroun, la nouvelle équipe du Conseil national de la communication affiche désormais complet, avec toute la légalité nécessaire. En effet, le président de la République, Paul Biya, a signé, ce jeudi 24 mars 2016, un décret nommant les membres de l’organe de régulation. Leur mandat de 3 ans avait expiré depuis février.
Le chef de l’Etat avait déjà pris un texte le 27 novembre 2015, faisant de Peter Essoka le président du Cnc. Jusque-là, ce vétéran du journalisme demeurait le vice-président de l’institution tout en assurant l’intérim de la présidence depuis le décès, le 4 juin 2014, du titulaire, Mgr Joseph Befe Ateba.
Alors que les textes organisant le Cnc prévoient que l’intérim dure 6 mois, il a fallu un peu plus de 17 mois pour que Peter Essoka soit confirmé au poste de président.
Par le décret du 27 novembre 2015, celui-ci a de fait quitté la vice-présidence. Alors, Paul Biya avait aussi nommé un nouveau vice président. Il s’agit de Joseph René Mvoto Obounou, journaliste de formation, qui avait pris sa retraite après avoir été le directeur du développement des médias privés et de la publicité au ministère de la Communication.
La légalité ainsi rétablie au Cnc n’a duré que quelque mois, car le mandat des 7 autres membres a ensuite expiré. Ils avaient été nommés le 22 février 2013. Le décret présidentiel attendu est finalement tombé ce 24 mars 2016.
L’équipe a été reconduite à l’exception du journaliste Jean Bruno Tagne qui n’aura fait qu’un seul mandat. A sa nomination en 2013, il était en service au quotidien privée « Le Jour ». Il y a un mois, il a rejoint la chaîne de télévision privée Canal 2 International comme directeur général adjoint chargé de l’information.
Jean Bruno Tagne est remplacé au Cnc par Guibaï Gatama, directeur de la publication du bi-hebdomadaire « L’œil du Sahel ». Au sein du conseil, il rejoint d’autres journalistes que sont Christophe Bobiokono, Charly Ndi Chia, Jean-Claude Ottou, Suzanne Kala Lobè, ainsi que des personnalités comme Alifaki Abdourahman et l’universitaire Nadine Machikou Ngameni, professeur de science politique. Le mandat de la nouvelle équipe coure jusqu’en 2019.
Les périodes d’illégalité du Cnc ont chaque fois été dénoncées par le Syndicat national des journalistes du Cameroun (Snjc), car le régulateur continuait de prendre des décisions comme si de rien n’était. C’est d’ailleurs avec une composition illégale que le Cnc a siégé le 11 mars dernier et a sanctionné plusieurs médias et journalistes.