Depuis sa résidence dans son village natal à Mvomeka, le président Paul Biya s’est prononcé dans le cadre de la 14e édition de la Journée de la CEMAC. Président en exercice de la CEMAC, Paul BIYA a envoyé un message à ses pairs en ce jour du 16 mars 2023, qui marque la 14e édition de la Journée de la Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale (CEMAC).
« Excellences, Messieurs les Chefs d'Etat de la CEMAC,
Peuples de la CEMAC,
Nous célébrons ce 16 mars 2023, la 14e édition de la Journée de la Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale (CEMAC).
Cet important évènement traduit notre quête constante d'un idéal communautaire autour du vivre-ensemble. Il offre aux Etats membres de la CEMAC l'occasion de marquer un temps d'arrêt et de dresser un bilan, afin d'envisager les perspectives de leurs actions communes en faveur d’un développement économique et social inclusif.
Au plan international, l'économie mondiale continue de faire face à de nombreux chocs. Après la pandémie du COVID-19, la crise géopolitique entre la Russie et l'Ukraine a entrainé de fortes pressions sur les prix des produits énergétiques et alimentaires.
Comme vous le savez, notre sous-région n'a pas été épargnée.
Ces chocs ont compromis les efforts de relance économique entrepris par nos Etats. Toutefois, ils poursuivent résolument la mise en œuvre des différentes réformes économiques et financières qu’ils ont adoptées, avec un accent sur la maitrise de l'inflation et la diversification économique.
Notre taux de croissance est estimé à 1,7% en 2021 et à 2,9% en 2022. Les efforts de consolidation budgétaire produisent des résultats appréciables. Les soldes budgétaires et de notre compte courant extérieur s'améliorent progressivement.
Les leçons tirées des nombreuses contraintes économiques et financières qui s’imposent à notre sous-région ces dernières années, nous invitent à relever le défi de la transformation structurelle de nos économies. Cette démarche urgente et importante pourra nous permettre de réduire substantiellement le déficit de notre balance commerciale et notre exposition aux chocs extérieurs. La politique d'import-substitution est une bonne option pour l'atteinte de ces objectifs.
Dans la perspective de l'émergence de notre Communauté, disposer d'une ressource humaine en bonne santé, bien formée dans diverses disciplines et adaptées aux besoins du marché de l'emploi et du développement de notre sous-région, constitue également un défi majeur à relever. En effet, le capital humain constitue aujourd’hui une clé de voûte du développement que nous souhaitons pour nos peuples.
D’où le choix du thème de la présente édition : « Valoriser le capital humain pour une CEMAC émergente ».
Au regard de multiples menaces socio-économiques qui pèsent sur nos Etats, ce thème interpelle l'ensemble des acteurs du développement. L'émergence de notre sous-région dépendra de notre mobilisation collective.
Messieurs les Chefs d'Etat de la CEMAC,
Peuples de la CEMAC,
Le capital humain s'entend comme l'ensemble des connaissances, qualifications, compétences et caractéristiques individuelles qui facilitent la création du bien-être personnel, social et économique. Il s'agit d'un bien immatériel indispensable au progrès et un facteur essentiel de la productivité, de l'innovation et de l'employabilité.
Notre Communauté doit poursuivre ses efforts en matière de développement de son capital humain. C'est le lieu de relever que, sur les douze institutions spécialisées et agences d'exécution de la CEMAC, cinq œuvrent à la formation des ressources humaines.
De même, l'on peut noter la mise en place du programme de construction de l'Espace CEMAC de l'Enseignement Supérieur, de la Recherche et de la Formation Professionnelle (ESRFP). L'objectif est de moderniser et adapter l'enseignement supérieur en zone CEMAC aux nouvelles exigences du marché de l'emploi, qui est très compétitif et dynamique.
Relevons également que le capital humain constitue un point d'ancrage de la 2e phase (2021-2025) de notre Programme des Réformes Economiques et Financières de la CEMAC (PREF-CEMAC), en cours d’exécution.
Vous l'aurez certainement constaté, plusieurs actions sont entreprises par notre Communauté en faveur du développement du capital humain.
Nos universités et nos institutions d'enseignement supérieur doivent chercher à occuper les premiers rangs dans les divers classements internationaux, si nous voulons gagner le combat de l'excellence en matière de formation.
Messieurs les Chefs d'Etat de la CEMAC,
Mesdames et Messieurs,
Le développement du capital humain doit constituer une opportunité pour nos pays. Il s'agit de réécrire le contrat social et de libérer le vaste potentiel de croissance de notre sous-région.
Dans cette optique, nous devons mettre un accent particulier sur tout ce qui concourt à l'amélioration du cadre de vie de nos populations. Les meilleures offres de formation adaptées aux besoins de l'emploi doivent être accessibles à tous.
Pour cela, j’exhorte les gouvernements des Etats membres à s'approprier et à approfondir la réflexion, afin d’entreprendre des actions idoines au profit du développement du capital humain. C'est le gage d'une croissance économique inclusive et durable.
Je ne saurais terminer sans remercier nos partenaires techniques et financiers pour leur sollicitude constante au bénéfice de notre Communauté en quête d'émergence.
Excellences, Messieurs les Chefs d'Etat de la CEMAC,
Peuples de la CEMAC,
J'ai la conviction qu'au-delà de la dimension commémorative, la présente édition de la Journée de la CEMAC servira de plateforme de réflexion sur les défis de développement durable auxquels la sous-région Afrique Centrale est confrontée.
C'est sur cette note d'espoir que je souhaite plein succès aux activités marquant la célébration de la 14e édition de la Journée de la CEMAC.
Vive la Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale !
Vive l'intégration sous-régionale ! »