Paul Biya craint une tentative de déstabilisation

PaulBiyacraint Le président camerounais, Paul Biya, Getty images

Sun, 26 Feb 2017 Source: www.camerounweb.com

Dans les plus hautes sphères du gouvernement camerounais, la crise anglophone traumatise. Paul Biya suspecte une tentative de déstabilisation. Il en a conscience et sait que tout peut basculer grâce aux réseaux sociaux qui ont été ces dernières années au centre des révolutions et conflits qui secouent les pays où le peuple aspire à la démocratie et à l’alternance politique.

Les autorités craignant que les réseaux sociaux ne soient utilisés pour animer et organiser un mouvement de contestation qu’elles ne pourraient contenir, et soucieux de ne pas voir s’internationaliser la crise anglophone, ont suspendu l’internet, depuis le 17 janvier 2017, dans dix régions du pays, le Sud-Ouest et le Nord-Ouest, soit 20% de la population coupée du web.

Depuis cette suspension, l’économie reste paralysée dans les régions anglophones. Plus de 500 millions de perte en un mois. Si l’Internet reste toujours coupé, d’après des analystes économiques, cela pourrait entraîner un manque à gagner de plus de 150 milliards de FCFA pour les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest du Cameroun frontalières du Nigeria.

Le gouvernement reste sourd, malgré les vagues d’indignations suscitées par cette coupure de l’internet, malgré la révolte des Camerounais et la sonnette d’alarme tirée par l’ex-consultant à la NSA, l’américain Edward Snowden, qui fait partie de ceux qui se sont émus de cette décision radicale, relayant le hashtag #BringBackOurInternet (« Rendez-nous notre Internet »), utilisé depuis sur les fils d’actualité.





Sur le réseau social Twitter, Isabelle Bezeng, entrepreneuse dépendante du paiement en ligne s’est plainte d’avoir vu son chiffre d’affaires chuté de 70% depuis le début de cette crise.





En fin de semaine dernière, à en croire Jeune Afrique, de nombreuses ONG, dont Internet sans frontières ou Access now, se sont indignées auprès des opérateurs de télécommunications MTN, Nextel et Orange, qui travaillent en zone anglophone, de la situation. Elles appellent à rétablir Internet, estimant que « les coupures Internet perturbent la libre circulation de l’information et posent un voile qui permet à la répression de se déployer, sans regard extérieur ».

Il est difficile d'affirmer que les opérateurs pourront s’opposer à la volonté de Paul Biya.
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