Le mercredi 25 décembre, jour de la fête de Noël, l'archevêque de Douala, Monseigneur Samuel Kleda, a accordé une interview à nos confrères de Radio France International (RFI). Le prélat parle des défis qui attendent le Cameroun, mais il profite pour appeler le chef de l'Etat Paul Biya à la démission.
Connu pour ses positions anti système, l'archevêque métropolitain de Douala Samuel Kleda a jeté un pavé dans la mare du pouvoir de Yaoundé ce 25 décembre 2024. Dans son interview sur RFI, il affirme sans ambages qu'il est simplement temps pour Paul Biya de passer le flambeau après 42 ans de pouvoir.
Après un diagnostic sans complaisance de son bilan et eu égard à son grand âge, l'ecclésiastique demande à l'actuel Chef de l'État de ne pas céder aux appels de quelques thuriféraires qui l'invitent à se représenter pour un huitième mandat.
"Ce que je veux pour mon pays, c'est une transition pacifique. Ce qui veut dire qu'on doit organiser les élections selon les normes, des élections ou tout le monde accepte le jeu démocratique… Nous sommes des être humains, à un moment donné nous quitterons ce monde. Nous ne pouvons pas faire des miracles. Ceux qui appellent Biya à se représenter, ce n'est pas du tout réaliste", a déclaré Monseigneur Kleda.
A chaque fois qu'il a l'occasion de se prononcer sur les affaires de société et de la politique au Cameroun, l'évêque métropolitain de Douala ne manque pas l'occasion de flinguer le pouvoir.
"La démocratie au Cameroun! elle existe de nom. En réalité elle n'existe pas", a-t-il déclaré à propos des prochaines échéances électorales au micro de nos confrères de Équinoxe TV.
Mgr Kleda est l'un des rares ecclésiastique connu pour ses positions tranchées. Il estime qu'il faut absolument revoir les lois actuelles, pour conjurer une crise post électorale future au Cameroun.
Rappelons que en 2011, le successeur de feu cardinal Christian Tumi à l'archevêché de Douala, avait déjà explicitement demandé le départ du régime actuel.