C'est la substance de la déclaration signée le 5 février dernier par le président national du Mouvement de la Renaissance du Cameroun (Mrc) qui indexe le gouvernement sur la situation d'insécurité qui prévaut dans le pays, avec au-delà l'assassinat de Martinez Zogo, le crime perpétré sur le révérend Jean Jacques Ola Bébé, le 3 février dernier.
C'est un Maurice Kamto amer et en colère qui décide de prendre la parole une fois encore pour flinguer à bout portant le régime en place et son immobilisme legendaire dans la gestion des situations graves que traverse le Cameroun. Une dizaine de jours après avoir adressé ses condoléances à la famille de Martinez Zogo, le leader du Mrc décide cette fois de faire le procès de l'Etat qu'il dit « menacé par les gangs qui s'affrontent publiquement pour le contrôle des ressources publiques ». Choqué par l'assassinat du Révérend Jean Jacques Ola bébé, lanceur d'alerte et journaliste qui annoncait des révélations sur les auteurs présumés de l'assassinat du défunt chef de chaîne de la radio Amplitude Fm, Kamto regrette le fait que cet autre drame survienne alors même que les autorités judiciaires gardent encore un lourd silence sur les commanditaires et les assassins de l'animateur de l'émission «Embouteillage». A le croire, il s'agit ni plus ni moins que d' « un authentique défi lancé à la République par des clans de type mafieux». L'homme y voit « la matérialisation de leur funeste projet politique d'accaparement antidémocratique du pouvoir d'Etat.
Echec flagrant du régime
Suffisant pour en conclure que cette situation est la conséquence directe de l'échec flagrant du régime au pouvoir qui, « non content d'appauvrir les camerounais et de faire régresser le pays, concourt à la fissuration de la Nation ». C'est pourquoi « le Mrc exige, comme il l'a fait dans le cas de l'exécution barbare et odieuse de Martinez Zogo, que toute la lumière soit faite sur l'assassinat du Révérend Jean Jacques Ola Bébé, et que les commanditaires et les exécutants de cet autre crime crapuleux soient activement recherches, arrêtés, traduits en justice et séverement châtiés. Le Cameroun, notre pays, est au bord du chaos, et l'on continue de le gérer au moyen des communiqués, souvent contredits les uns par les autres », argue Maurice Kamto qui s'interroge s'il y'a encore un Commandant à bord du navire.
Et s'il y en a un, « il est temps qu'il mette un terme à cette dérive dangereuse pour le pays, que la puissance de l'Etat tant vanté par ailleurs ne se manifeste pas uniquement quand il s'agit de répandre le sang dans le Noso ou d'exercer une répression aveugle contre les militants paisibles et innocents du Mrc, qui dénonçaient ce que tout le monde, y compris le président de la République en fonction, dénonce aujourd'hui. Il doit reprendre le pays aux gangs mafieux qui terrorisent les citoyens, à moins d'accepter d'être lui-même une de leurs cibles », conclut le Diplômé de l'Institut d'Administration publique de Paris.
En attendant les résultats de l'enquête, Rappelons qu'en date du jeudi, 2 février 2023, le ministre d'État Secrétaire général de la présidence de la République a, dans un communiqué rendu public sur l'antenne du Poste national de la Crtv au de journal de 17h, fait savoir que sur hautes instructions du chef de l'Etat, une enquête est diligentée depuis le vendredi, 27 janvier. Selon Ferdinand Ngoh Ngoh, à la faveur des premières investigations, plusieurs personnes suspectées ont été arrêtées et conduites au Sed.
Il a, par ailleurs, annoncé que d'autres personnes et personnalités publiques seront interpellées dans le cadre de cette enquête mixte Police/Gendarmerie.
Résultat des courses, dix jours après l'enclenchement de ces investigations, Jean Pierre Amougou Belinga, le patron du groupe l'Anecdote et Bruno Bidjang, le directeur du groupe des médias Vision 4, Satellite Fm et l'Anecdote, ont été interpellés lundi dernier, chacun, à son domicile à Yaoundé. Puis, conduits au Groupement de gendarmerie territoriale du Mfoundi où ils y sont jusqu'à ce jour. A suivre...