Paul Biya envoie Ngoh Ngoh hors d'Etoudi

Biya Reunion Etoudi Mvondo Ngoh Image illustrative

Thu, 13 Feb 2025 Source: www.camerounweb.com

Dans un contexte politique particulièrement sensible à l'approche de la présidentielle d'octobre 2025, le ministre d'État, secrétaire général à la présidence de la République du Cameroun, Ferdinand Ngoh Ngoh, entreprendra une visite officielle dans la région de l'Extrême-Nord le 15 février prochain. En tant qu'envoyé spécial du président Paul Biya, il inspectera notamment le Parc MMM et la SEMRY (Société d'Expansion et de Modernisation de la Riziculture de Yagoua).

Cette visite intervient dans un climat de tensions croissantes entre le pouvoir central et les régions septentrionales du pays. Selon une récente analyse de Jeune Afrique, le "Grand Nord" (comprenant les régions de l'Adamaoua, du Nord et de l'Extrême-Nord), qui représente près de 30% de la population camerounaise avec plus de 10 millions d'habitants, manifeste des signes de mécontentement vis-à-vis de la gouvernance actuelle.

Le journaliste et activiste Adolarc Lamissia, basé dans l'Adamaoua, décrit une situation complexe où "l'élite nordiste est coincée entre le marteau (Biya) et l'enclume (la population)". Les griefs s'accumulent, notamment autour du développement économique de la région, certains acteurs locaux dénonçant une "marginalisation" délibérée du Grand Nord.

La mission de Ferdinand Ngoh Ngoh pourrait donc être interprétée comme une tentative de rapprochement avec cette région stratégique, dont le poids démographique est, selon Guibaï Gatama, fondateur du mouvement "10 millions de Nordistes", "suffisant pour faire basculer une élection".

Le choix des sites à visiter n'est pas anodin : la SEMRY représente un enjeu crucial pour la sécurité alimentaire de la région, tandis que le Parc MMM constitue un potentiel de développement touristique important. Cette visite officielle pourrait donc être l'occasion d'annoncer de nouveaux investissements dans ces secteurs clés.

L'enjeu est de taille pour le pouvoir en place, alors que se profile l'échéance présidentielle d'octobre 2025 et que le soutien historique du Grand Nord au RDPC semble aujourd'hui moins assuré qu'auparavant.

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