Paul Biya est cynique et méchant, les preuves

Le journaliste Remy Ngono a l’habitude de raconter des histoires fantasmagoriques sur la gestion de ce pays ; sans doute a-t-il aussi tendance à hypertrophier le détail vrai.

Mais ce qu’il a raconté la semaine dernière sur le conflit entre l’ex ministre Atangana Kouna et l’ex Directeur général William Solo, bien qu’extraordinaire, ne peut être contesté pour l’essentiel et montre à quel point Paul Biya est cynique, voir méchant.

ATANGANA KOUNA-WILLIAM SOLO

La chute d’Atangana Kouna a au moins le mérite de montrer un trait détestable du comportement des camerounais.

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Voilà un monsieur, imbu de lui-même, qui lorsqu’il était de passage dans une ville était suivi comme un Dieu vivant par une meute « affamés », qui est aujourd’hui considéré comme un pestiféré, personne n’acceptant même plus lui avoir serré la main un jour.

Cela dit, comme ceux qu’il rejoint en prison, il n’a que ce qu’il mérite pour l’ensemble de son œuvre. Mais jamais je ne nierais l’avoir rencontré.

Il avait, lors d’un passage à Douala, demandé à me voir car il ne comprenait pas pourquoi j’étais le seul patron de presse à ne l’avoir jamais rencontré.

Lorsque j’arrive à l’hôtel Meridien où il résidait, quelle n’est pas ma surprise de constater qu’il y avait foule comme lors d’un match de foot-ball important ? Magistrats, hommes d’affaires, courtisans, membres des forces de l’ordre…l’attendaient avec pour la plupart, un dossier en main.

Comme j’avais indiqué que je ne mettrai pas plus de 10 minutes à l’attendre dans le hall, il m’a reçu tout de suite.

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Sans trahir le secret de notre conversation, il a tenu à me parler longuement, de manière très courtoise, de son conflit avec William Solo. Il m’a dit qu’ils étaient de la même famille et qu’il ne comprenait pas pourquoi son ainé agissait ainsi.

Qu’il avait saisi le chef de l’Etat qui lui avait promis de régler au plus vite cette affaire.

Ce qu’il ne savait pas, c’est que son ainé William Solo lui aussi activait ses réseaux si bien qu’après délations sur délations, presque deux années plus tard, Paul Biya décident de les mettre en prison ensemble le même jour.

Quelle idée de nommer un « oncle » à la place de son neveu et de faire de ce neveu son supérieur hiérarchique ?

L’objectif est-il de créer de la zizanie dans les familles ?

ATANGANA MEBARA-HENRY EYEBE

En début des années 90, Henry Eyebe est un jeune ministre.

Limogé quelques temps après, il va traverser une période de disette qui va durer jusqu’à ce que son ami et « frère » Atangana Mebara soit nommé ministre de l’Enseignement Supérieur.

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Il devient une sorte de chargé de courses VIP auprès du ministre, n’hésitant pas à porter son sac, au propre comme au figuré. L’ancien « golden boy » semble revivre.

Lorsqu’Atangana est rabaissé au poste de Ministre des Affaires Etrangères, la roue tourne en faveur d’Eyebe Ayissi qui occupera les postes de ministre des Affaires Etrangères (Comme Mebera) et à la présidence de la République où il sera un ministre important chargé du contrôle de l’Etat.

Autrement dit, il a eu en main tout le dossier à charge contre son ami Atangana Mebara.

Que croyez-vous que soient devenus leurs rapports ? Vous voyez Henri Eyebe et son épouse rendre régulièrement visite en prison à leur ancien bienfaiteur ? Tout cela n’est-il pas machiavélique ?

ANACLET FOMETHE- TSAFACK NANFOSSO

Le professeur Anaclet Fomethe a été pendant 10 années, un Recteur relativement bien apprécié de l’Université de Dschang, qui comme chacun sait, est l’une des plus importantes du Cameroun et d’Afrique centrale.

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Lors que le président de la République décide de le remplacer, il nomme à sa place le professeur Tsafack Nanfosso. Où est le problème, seriez-vous tenté de le demander …

Sauf que le prédécesseur et son successeur sont de la même famille, étant cousins germains. Ils ont le même grand père et sortent de la grande chefferie Foreké dans la Menoua.

N’eut été le sens du discernement qui anime ces deux « frères », le successeur aurait pu trouver des poux sur le crâne chevelu de son prédécesseur pour permettre à la « très haute hiérarchie » de l’envoyer au TCS.

Méchant…très méchant.

AKAME MFOUMOU/ABAH ABAH

Qui se souvient encore qu’après le Chef de l’Etat, Edouard Akame Mfoumou a été probablement, à un moment donné, l’homme le plus puissant de ce pays ?

C’est quand même lui qui a « vendu » toutes les entreprises (nos bijoux de famille) de ce pays aux étrangers et il serait d’ailleurs bon qu’il s’en explique un jour.

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Ministre de la défense, Secrétaire général de la présidence de la République et tout puissant ministre de l’Economie et des Finances, c’est lui qui a fabriqué les Abah Abah, Nkodo, Ngamo Amani et bien d’autres actuellement en prison.

Pour beaucoup, c’est lui qui devait remplacer Paul Biya à la tête du pays. Il avait par conséquent mis en place un puissant réseau de courtisans et quand j’en rencontrais un vers la fin de semaine, il me disait, le torse bombé : « on va au village rencontrer le vieux pour peaufiner notre stratégie ».

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Devenu trop fort, le Chef de l’Etat le renverse comme un pantin et après un passage éclair de Meva’a Meboutou à la tête de cet imposant ministère, il nomme la créature « extrême » d’Akame Mfoumou, Abah Abah Polycarpe au poste de… ministre de l’Economie et des Finances.

Que deviennent alors les rapports entre les deux hommes ?

Le clan se fissure au point de ne plus être qu’une virtualité.

N’est-ce pas l’œuvre d’un diablotin ?

Quand je vois de jeunes camerounais soutenir un tel homme à la tête d’un tel système; des jeunes qui en redemande pour 7 années encore, je me dis que je suis soit fou, soit ces jeunes ont quelque chose qui ne va pas et relève de la psychologie, de la philosophie et des sciences annexes.