Paul Biya face au dilemme Tchiroma : éliminer un rival ou éviter de créer un martyr ?

Tchiroma Biyaaa Image illustrative

Thu, 28 Aug 2025 Source: www.camerounweb.com

À quelques semaines de la présidentielle, la réactivation de l'affaire Tchiroma révèle les calculs politiques du pouvoir camerounais. Entre instrumentalisation judiciaire et stratégie électorale, analyse d'un cas d'école.

L'interdiction de voyager imposée à Issa Tchiroma Bakary et la résurgence de ses ennuis judiciaires ne relèvent pas du hasard. Selon les révélations exclusives de Jeune Afrique, cette réactivation vise à sanctionner sa "trahison" après sa démission du gouvernement le 24 juin dernier et l'officialisation de sa candidature présidentielle.

Les sources de Jeune Afrique révèlent un calcul politique subtil du président Paul Biya. Selon ces informations exclusives, le chef de l'État estimerait "contre-productif de transformer l'ancien ministre des Transports en martyr". Cette approche illustre la sophistication des stratégies de neutralisation politique au Cameroun.

Jeune Afrique dévoile que "Tchiroma ne représente un danger qu'en cas d'alliance avec Bello Bouba Maïgari" pour la présidentielle. Cette révélation éclaire la logique du pouvoir : maintenir une pression judiciaire suffisante pour décourager les alliances, sans pour autant radicaliser l'opposition.

L'enquête de Jeune Afrique révèle comment un dossier vieux de trente ans peut être réactivé au moment opportun. Le timing de cette procédure, coïncidant avec la candidature de Tchiroma, illustre l'instrumentalisation de la justice à des fins électorales.

Selon Jeune Afrique, l'ancien ministre avait pourtant obtenu le pardon présidentiel par l'intermédiaire de feu Martin Belinga Eboutou, directeur du cabinet civil. Cette révélation soulève des questions sur la valeur des arrangements politiques informels face aux exigences électorales.

Les magistrats, révèle Jeune Afrique, "paraissent temporiser" malgré "l'emballement très vif" de juin dernier. Cette temporisation contrôlée permet de maintenir l'épée de Damoclès judiciaire sans déclencher un embrasement politique contre-productif.

Cette stratégie, selon les sources de Jeune Afrique, vise à neutraliser Tchiroma sans lui donner l'aura du persécuté politique, démontrant la sophistication des mécanismes de contrôle du jeu électoral au Cameroun.

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