Paul Biya fait une nouvelle sortie de trop et agace par les mensonges d’Etat

Ayolo Biya&chantal Image illustrative

Thu, 19 Jun 2025 Source: www.camerounweb.com

À quatre mois de la présidentielle, le président camerounais trace les contours de l'espace démocratique en réaffirmant les libertés individuelles tout en posant des limites claires

Dans un message qui résonne comme un signal fort envoyé à la classe politique et à la société civile, le président Paul Biya a réaffirmé son engagement en faveur des libertés d'opinion. « Personne ne sera plus inquiété pour ses idées, ses opinions, ses convictions, tant que celles-ci ne portent atteinte ni aux lois, ni aux droits d'autrui », a déclaré le chef de l'État via ses réseaux sociaux.

Cette déclaration intervient à un moment critique de la vie politique camerounaise. À quatre mois du scrutin présidentiel d'octobre 2025, les tensions s'exacerbent et les débats sur l'espace démocratique se multiplient. Le message présidentiel semble vouloir rassurer sur la liberté d'expression tout en fixant un cadre précis.

Paul Biya, âgé de 92 ans et au pouvoir depuis 43 ans, fait face à une contestation interne croissante, illustrée notamment par l'affaire Léon Theiller Onana au sein de son propre parti, le RDPC. Dans ce contexte, sa réaffirmation des libertés individuelles prend une dimension particulière.

Le président camerounais pose clairement les limites de cette liberté d'expression : elle doit s'exercer « dans le respect des lois et des droits d'autrui ». Cette formulation, classique en droit constitutionnel, rappelle que la liberté d'opinion n'est pas absolue et trouve ses limites dans l'ordre public et les droits des autres citoyens.

Cette position s'inscrit dans la lignée des standards internationaux en matière de libertés fondamentales, où le droit à l'expression doit coexister avec d'autres droits et libertés dans un équilibre démocratique.

La déclaration de Paul Biya intervient alors que le Cameroun, comme de nombreux pays africains, navigue dans les eaux troubles de l'expression sur les réseaux sociaux. Ces plateformes ont transformé l'espace public et posent de nouveaux défis en matière de régulation de la parole.

Les autorités camerounaises ont été confrontées ces dernières années à des polémiques liées à la liberté d'expression en ligne, entre fake news, discours de haine et critiques politiques. Le message présidentiel semble vouloir clarifier la position officielle sur ces questions sensibles.

Au-delà de la garantie des libertés, le message présidentiel peut être lu comme un appel à la responsabilité. En rappelant que les opinions doivent respecter « les lois et les droits d'autrui », Paul Biya invite chaque citoyen à exercer sa liberté d'expression de manière responsable.

Cette approche s'inscrit dans une stratégie plus large du président, qui multiplie les appels à la paix et à la cohésion nationale à l'approche de l'échéance électorale d'octobre.

Cette déclaration s'adresse autant aux opposants politiques qu'aux membres de la société civile, aux journalistes qu'aux simples citoyens. Elle peut être interprétée comme une tentative d'apaisement dans un climat pré-électoral tendu, où chaque mot peut être scruté et analysé.

Pour ses détracteurs, ce message pourrait être perçu comme une façon de maintenir le contrôle tout en donnant l'apparence de la libéralisation. Pour ses partisans, il s'agit d'une réaffirmation claire de l'engagement démocratique du régime.

Reste que la portée réelle de cette déclaration se mesurera à l'aune des actes concrets dans les mois à venir. À l'approche de la présidentielle, les observateurs scruteront attentivement la manière dont cette promesse de liberté d'expression sera mise en œuvre sur le terrain.

Dans un pays où les questions de libertés publiques restent sensibles, cette prise de position de Paul Biya constitue un marqueur important du climat démocratique que le Cameroun entend offrir lors du scrutin d'octobre prochain.

Source: www.camerounweb.com