Paul Biya fustige le travail de Philémon Yang

Les travaux du premier conseil ministériel du gouvernement du 2 octobre ont eu lieu le jeudi 15 octobre 2015 au Palais de l’Unité. Le Président de la République, Paul Biya, qui présidait les travaux a souligné dans sa communication de circonstance un manque de cohésion dans l’action gouvernemental.

Selon Paul Biya: «Nous disposons d’une stratégie pour la croissance et l’emploi qui indique la voie à suivre pour atteindre nos objectifs. Mais d’où vient-il donc que l’action de l’Etat, dans certains secteurs de notre économie, paraisse parfois manquer de cohérence et de lisibilité ?».

Un discours adressé aux membres du gouvernement dont le capitaine est Philémon Yang, Premier ministre qui s’est vu reconduit lors du réaménagement gouvernemental du 2 octobre 2015. Ce dernier indiquait d’ailleurs sur les antennes de la radio nationale, la CRTV: «Nous sommes dans un pays en développement, et être membre du gouvernement ou être Premier ministre c’est une responsabilité qui est lourde. Nous sommes déterminés, nous sommes confiants, et je pense que nous allons travailler et réussir ensemble. Nous sommes là pour aider le Chef de l’Etat dans sa mission. Il a reçu un mandat du peuple camerounais, et nous sommes là comme ses agents pour l’aider dans sa mission…».

Selon le politologue Mathias Eric Owona Nguini, ce discours consacre le triomphe de la logique politico-manœuvrière ou politicienne sur la logique politico bureaucratique.

«Il y a un doute avéré sur la crédibilité du discours présidentiel et sur le respect des engagements pris par le système gouvernant devant les Camerounais. D’autant plus qu’au fil des discours, le Chef de l’Etat souligne les mêmes problèmes, exquise des solutions qu’on ne voit pas mises en œuvre», a-t-il confié dans les colonnes du quotidien Mutations en kiosque vendredi 16 octobre 2015.

Owona Nguini pense par ailleurs, qu’en dénonçant l’insuffisance de coordination des départements ministériels, Paul Biya s’adressait également au Ministre Secrétaire général de la Présidence de la République, lui aussi responsable en la matière.