Le boulevard du 20 mai à Yaoundé a accueilli ce jeudi le traditionnel défilé marquant la Fête du travail. Présidées par Grégoire Owona, ministre du Travail et de la Sécurité sociale, les cérémonies se sont déroulées dans une atmosphère empreinte de solennité, mais l'absence du président Paul Biya n'est pas passée inaperçue.
Placée sous le thème « Dialogue social et travail décent pour un Cameroun serein », cette 139e édition a rassemblé des travailleurs de divers ministères, administrations publiques, sociétés et institutions nationales. Plusieurs membres du gouvernement et des représentants des missions diplomatiques accréditées au Cameroun étaient également présents pour assister à ce moment symbolique de la vie sociale du pays.
Dans son allocution, le ministre Grégoire Owona a salué « le courage des travailleurs camerounais ainsi que les progrès réalisés sous le régime de Paul Biya ». Il a également évoqué les acquis sociaux des dernières années et les défis qui attendent encore le monde du travail au Cameroun.
Si officiellement, rien n'indique une obligation pour le chef de l'État de présider personnellement la cérémonie du 1er mai, l'absence du président Paul Biya lors de cet événement majeur a néanmoins alimenté de nombreuses discussions parmi les observateurs de la vie politique camerounaise.
« Le président délègue régulièrement certaines cérémonies à ses ministres, mais la Fête du travail est généralement un moment privilégié de communion entre le chef de l'État et les forces vives de la nation », a commenté un analyste politique qui a requis l'anonymat.
Cette absence intervient dans un contexte particulier, où les rumeurs sur une nouvelle candidature de Paul Biya à l'élection présidentielle d'octobre 2025 vont bon train. À 92 ans et après 43 années au pouvoir, le président camerounais fait l'objet d'une attention accrue concernant ses apparitions publiques et son état de santé.
Malgré cette absence remarquée, les syndicats et associations de travailleurs ont profité de cette journée pour mettre en avant leurs revendications. Les questions salariales, les conditions de travail et la protection sociale demeurent au cœur des préoccupations des travailleurs camerounais.
Des banderoles affichant des messages sur l'amélioration du pouvoir d'achat et la consolidation des acquis sociaux ont ponctué le défilé, témoignant des attentes toujours présentes dans un contexte économique difficile.
Le ministre Owona a pour sa part réaffirmé l'engagement du gouvernement à poursuivre le dialogue social, présenté comme « la voie royale pour maintenir un climat social apaisé et favorable au développement national ».
À l'issue de la cérémonie, différentes activités récréatives et culturelles ont été organisées dans plusieurs villes du pays, permettant aux travailleurs de célébrer leur journée dans une ambiance festive, malgré les défis auxquels ils font face au quotidien.