Paul Biya malade, le nombre d’années qu’il lui reste au pouvoir

• L’avenir politique au Cameroun est très incertain

• Paul Biya n’est plus dans la fleur de l’âge

• Mais il s’accroche, au grand dam de Cabral Libii qui monte au créneau



Le président du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) Paul Biya est annoncé en Europe. Arrivé à Yaoundé en début de semaine par hélicoptère, l’homme fort du pays a une santé qui se fragilise au fil du temps. Apres un séjour de plus d'un mois dans son village natal, il s’apprêterait à voyager en Occident pour effectuer un bilan de santé comme il en a pris l’habitude ces derniers temps. Pendant ce temps, l’opposant Cabral Libii enchaîne les interventions, tentant de décrypter la situation sociopolitique dans le pays.

Dans une tribune publiée récemment sur les réseaux sociaux, après avoir reconnu que « le peuple camerounais est l’un des plus cultivés et des plus éveillés d’Afrique », le député Cabral Libii a ajouté : « C’est un peuple traumatisé par l’échec. Des échecs à répétition. Les acteurs de La lutte contre l’indépendance, largement soutenus par le peuple ont échoué à prendre le pouvoir, gracieusement remis à une autre personne ».

L’opposant du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN), Cabral Libii regrette beaucoup de choses dans l’histoire politique du pays : « Des mutins ont échoué leur tentative de coup d’Etat en 1984, ce qui à cette époque était la chose la plus réussie en Afrique. Un parti d’opposition, malgré sa victoire présumée, a échoué à accéder à la magistrature suprême en 1992. En 2008, les émeutes de la faim ont été écrasées par le pouvoir avant qu’elles ne puissent avoir l’ampleur attendue. Toutes les élections depuis 1992 sont émaillées de fraude, dans la plus grande indifférence de la communauté internationale ».

Aujourd’hui, souligne-t-il, « le pouvoir reprend de l’assurance. Il se dit que s’il a déjà fait trente (30) ans au pouvoir, il peut faire trente (30) ans de plus. On rentre donc dans un cercle vicieux dans lequel seul le peuple est perdant ». En l’état connu de tous, Paul Biya pourrait-il encore occuper le siège présidentiel les trente (30) prochaines années ? La négative se prête le mieux à cette question.

Cabral Libii cite trois (03) mécanismes par lesquels l’alternance au sommet de l’Etat est possible au Cameroun : un coup d’Etat militaire, une insurrection populaire et une alternance par les urnes. Idéalement, c’est l’alternance par les urnes pour laquelle il penche.

« De mon point de vue (et je reconnais que je peux me tromper), seule la troisième voie est porteuse de moins d’incertitudes et à la portée du peuple. Mais pour autant, pour y arriver, il faut constituer la masse critique électorale comme contre-pouvoir aux machinations et tentatives de fraudes du pouvoir. Avoir au moins onze (11) millions d’inscrits et qu’au moins 85% aillent voter le jour J, fait basculer le rapport de forces électoral en faveur du peuple ».