Plusieurs membres du gouvernement ont fait le déplacement à Douala le 03 août 2024 pour participer à la projection du film documentaire "Paul Biya, un grand homme d'Etat au destin prodigieux". Prenant la parole, le ministre de la justice Laurent Esso a rappelé à l'assistance que Paul Biya est devant la loi, le premier dirigeant du pays.
« Monsieur le président de la République, vous demeurez constitutionnellement, le seul maître à bord. Attention, le président Paul Biya ne dort que d'un seul œil », a-t-il déclaré.
Laurent Esso sait de quoi il parle. Il fait partie des proches collaborateurs du chef de l’Etat. Les deux personnalités son liées par des liens d’amitié auxquelles le chef de l’était est resté fidèle. Laurent Esso fait partie des ministre indéboulonnables de Paul Biya.
La biographie (ministère de la justice)
Un parcours déjà remarquable précède ce changement dans la carrière du Magistrat. Laurent ESSO met le pied à l’étrier en 1969 dans la stature de Juge suppléant à la Cour d’Appel de Garoua, délégué dans les fonctions de Substitut général. 02 ans plus tard, il est nommé Attaché au Parquet général près la même Cour. Nous sommes en 1971. Ce poste, il l’occupe quelques mois seulement puisqu’il est appelé à prendre la route pour le Parquet général près la Cour d’Appel de Bafoussam, pour les mêmes fonctions. En 1974 Laurent ESSO plie à nouveau bagage pour la ville de Nkongsamba où il est nommé procureur de la République près les tribunaux de première et grande instance. Il y exerce pendant 02 ans avant d’être promu Substitut du procureur Général près la Cour d’Appel de Yaoundé en 1976. En 1977, le natif de Douala est promu Procureur de la République près les Tribunaux de Première et Grande Instance de Yaoundé. En 1979, il retourne à Bafoussam cette fois en tant que Procureur Général près la Cour d’Appel de Bafoussam, des fonctions qu’il remplit cumulativement à celles de Chargé de l’action publique près les tribunaux de première et grande instance de la même ville.
L’année 1982 pour Laurent ESSO marque le début d’une nouvelle aventure, cette fois hors des juridictions. En effet, à la faveur d’un décret du président de la République, le jeune Magistrat est appelé à la présidence de République en tant que Conseiller technique au secrétariat général. S’entame alors pour lui un nouveau voyage qui le place tour à tour aux postes de Conseiller Spécial à la Présidence de la République en 1984, Secrétaire général adjoint de la présidence de la République en 1988, directeur du Cabinet civil de la présidence de la République en 1989. Ce périple est parachevé en 1996 avec sa nomination comme ministre de la Justice, garde des Sceaux.
Pendant 03 ans, 05 mois et 27 jours exactement, le ministre de la Justice Laurent ESSO marque considérablement le paysage judiciaire à travers des réalisations d’envergure. Il inaugure solennellement au Palais des Congrès de Yaoundé, les 1ères journées portes ouvertes de la justice camerounaise organisées par la Cour Suprême au palais de justice de Yaoundé du 25 au 30 octobre 1999. L’objectif de cette initiative était de mieux faire connaître aux justiciables le fonctionnement de la Justice camerounaise. A cette occasion, au palais de justice rénové de Yaoundé, 07 nouvelles salles d’audience sont inaugurées. Autre innovation, autre évènement. Le 10 décembre 1999, le ministre de la Justice Laurent ESSO participe à une émission à la chaîne de télévision nationale ; émission créée à cette époque pour vulgariser l’action du gouvernement auprès du public. Il profite de cette occasion, pour davantage éclairer l’opinion sur les missions dévolues au département ministériel dont il a la charge, missions très peu connues et mystérieuses pour les justiciables. Laurent ESSO précise alors le distinguo entre les missions du Ministère de la Justice, instance du Pouvoir exécutif, et celles du Pouvoir judiciaire exercé par la Cour Suprême et les autres cours et tribunaux.
Par ailleurs, lors de son magistère, Laurent ESSO a fait de l’amélioration des infrastructures judiciaires une préoccupation majeure. A cet effet à Yaoundé, en plus de la réhabilitation de la Cour d’Appel du Centre qui a abrité les journées portes ouvertes de la justice, le Ministère a construit un palais de justice au quartier Ekounou comprenant 02 salles d’audience, 40 bureaux et des toilettes. Aussi, la construction d’un immeuble de 80 bureaux est lancée à côté du palais de justice de Yaoundé. Dans la même lancée, 02 palais de justice voient le jour à Douala, dont l’un à Ndokoti et l’autre à Bonanjo. Toujours à Douala, l’ancien palais s’est enrichit d’une nouvelle salle d’audience et de bureaux. Ainsi, l’infrastructure juridictionnelle à Douala a gagné en tout 03 salles d’audiences et plus d’une cinquantaine de bureaux et des toilettes. Les appels d’offres des extensions de la Cour d’Appel de l’Ouest, des Cours d’Appel et des Tribunaux du Nord-Ouest et du SudOuest ont été lancés. C’est toujours durant ce passage de Laurent ESSO au ministère de la Justice que le chef de l’Etat a ordonné l’amélioration des conditions de traitement des Magistrats, des mesures contenues dans le Décret n°97/016 du 22 janvier 1997. En outre, Laurent ESSO anticipe la traduction des Actes Uniformes OHADA en langue anglaise, documents publiés dans le Journal officiel du Cameroun en 1997 et 1999.
Cette riche carrière du ministre de la Justice a été précédée par un parcours scolaire tout aussi fructueux. Né le 10 août 1942 à Douala, Laurent Marie ESSO entame son parcours scolaire à l’École régionale de Yaoundé, puis son secondaire au collège François Xavier Vogt de Yaoundé et au collège Libermann de Douala où il obtient son Baccalauréat. Ses études supérieures vont tour à tour le conduire à la Faculté de Droit et de Sciences Économiques de l’Université de Yaoundé et à l’École Nationale d’Administration et de Magistrature, d’où il sort en 1969.
Outre sa fonction de Ministre, Laurent ESSO a également occupé des postes prestigieux au sein de l’appareil étatique. En 1982, cumulativement avec sa fonction de Conseiller Technique au Secrétariat Général de la Présidence de la République, il est nommé Secrétaire du Conseil supérieur de la magistrature. Puis, nommé ministre de la Justice en 1996, il devient Vice-président dudit Conseil et est désigné par le président de la République comme Agent du Cameroun dans le différend frontalier terrestre et maritime avec le Nigéria.
Bien avant cela, il fut Chancelier de l’Université de Yaoundé en 1985. Et l’on se souvient de la construction au sein de cette institution de 03 amphithéâtre, dits « amphi 1000 ». L’on se souvient encore de la construction entre autres du complexe sportif “Mateco”. Mais, l’on se souviendra surtout de la première participation aux défilés du 11 février et du 20 mai des étudiants de l’Université de Yaoundé, avec en prime la mise sur pied d’une équipe de majorettes, devenue aujourd’hui l’une des attractions phares des défilés au Cameroun. Le 18 mars 2000, à la faveur du Décret n°2000/51 du Président de la République, Laurent ESSO de Ministre de la Justice, devient ministre de la Santé publique. Il est remplacé par Robert MBELLA MBAPPE.