Paul Biya va-t-il un jour quitter le pouvoir ? Cette évidence, les Camerounais ne la verront pas de sitôt. En tout cas pas en 2018. Parce que les élections n’auront pas lieu en cette date. Paul Biya ne les prévoit pas dans la circulaire y relative signée mardi 20 juin 2017.
Nulle part, il n’a été fait mention des quatre scrutins censés se dérouler l’année prochaine dans la note circulaire fixant les orientations générales de la politique budgétaire de l’année 2018.
Ce qui implique que les élections ne se dérouleront pas l’année prochaine et que le Chef de l’État Camerounais Paul Biya restera au pouvoir. Alors que son sixième mandant s’achèvera au cours de la même année. Et qu’il aura 85 ans.
Le choix fait par Paul Biya de ne pas donner de directive pour la dépense électorale est-il un choix fait par calcul politique ou un simple oubli ?
Il est difficile d’affirmer que les contestations politiques y changeront cette décision du numéro un Camerounais qui depuis son accession au pouvoir en 1982 estime toujours que « la classe politique camerounaise n’est pas encore mûre pour assumer une transition et se passer de sa personne ».
Selon la commission électorale camerounaise Elecam, le gouvernement a financé la dernière présidentielle à hauteur de 21 milliards FCFA, sur fonds propres. Et à l’époque, c’était le trésor public qui avait déboursé cet argent après le début de la campagne.
Sur sa page Facebook, le locataire du palais d'Etoudi clame que « les problèmes qui tiennent les Camerounais à cœur ce sont le pouvoir d’achat, l’emploi et les conditions de vie ». Paul Biya explique qu’ « en d’autres termes, les Camerounais n’attendent qu’une économie prospère et équitable » en plus d’ « une société juste et solidaire ». Rien d’autre.
Dans un pays comme le Cameroun, vaste de 475 000 km², les élections coûtent cher. Très cher.