Paul Biya peut toujours se faire suppléer par ses collaborateurs et par son entourage familial’

Paul Biya malgré ses 90 ans reste le seul maître à bord. Jeune Afrique fait de nouvelles révélations sur les prétentions du patriarche.

Paul Biya envisagerait-il de briguer un nouveau mandat, en 2025 ? Interrogé à ce sujet en juillet 2022, lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue français Emmanuel Macron, l’intéressé a éludé la question. « Quand ce mandat arrivera à expiration, vous serez informés si je reste ou si je m’en vais au village », a-t-il rétorqué.L’ensemble de ces propos n’incitent pas à imaginer Paul Biya en ancien président passant la main à un successeur élu. Il est pourtant indéniable qu’il travaille avec moins d’ardeur que du temps de sa splendeur. « Cela ne l’arrêtera pas, prédit un politologue camerounais. L’âge que l’on a la sensation d’avoir – l’âge cognitif – est toujours inférieur à l’âge que l’on a réellement. Autrement dit : une personne âgée se voit toujours plus jeune que ses congénères. », révèle Jeune Afrique.

« Paul Biya peut toujours se faire suppléer par ses collaborateurs et par son entourage familial. Sauf lorsqu’il s’agit d’actes relevant de sa compétence exclusive. À l’exemple de cette trentaine d’ambassadeurs qui attendent depuis des mois, voire des années, de pouvoir lui présenter leurs lettres de créance. Ou de ce sommet des chefs d’État de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) qu’il a fini par convoquer, le 17 mars dernier, après de longs mois d’attente, alors que le mandat du Gabonais Daniel Ona Ondo à la tête de la Commission de la Cemac était arrivé à expiration le 31 octobre 2022. Il en était de même pour celui de la vice-présidente, la Tchadienne Fatima Haram Acyl, et pour ceux des responsables des treize institutions communautaires alors en poste.Le maintien du lien familial garantit la solidarité de ses membres, mais il ne suffira pas, dans la durée, pour gouverner le pays », soutient le magazine panafricain