La crise anglophone, la guerre contre Boko Haram et la situation humanitaire au Cameroun sont les principaux faits auxquels s’est intéressé l’Unoca, dans son rapport qu’il présente chaque année au Conseil de sécurité de l’Onu.
Le Bureau régional des Nations unies pour l’Afrique centrale (Unoca) vient de publier un nouveau rapport consacré à la situation sécuritaire et politique en Afrique centrale durant les six derniers mois. Il répond ainsi à une exigence du Conseil de sécurité de l’Onu l’enjoignant de lui présenter annuellement le compte-rendu de la situation dans les pays de la sous-région.
Ce document de 20 pages sera présenté au Conseil de sécurité demain, mercredi, 13 juin 2017 par le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies et chef de l’Unoca, François Louncény Fall.
La crise anglophone, la guerre contre Boko Haram et la situation humanitaire au Cameroun y sont détaillées. Concernant le premier sujet, ce rapport, douzième du genre, décrit des affrontements entre les populations et les forces de sécurité ainsi que des grèves générales survenues dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest suite à des contestations corporative des avocats et des enseignants.
«Les efforts du gouvernement pour apaiser d’emblée les tensions ont échoué. Le 17 janvier, il a interdit les activités de Cameroon Anglophone Civil Society Consortium (CACSC) ainsi que celles du mouvement séparatiste, le Southern Cameroons National Council, les accusant de mener des actions contraires à la Constitution et de chercher à saper la sécurité de l’État.
Il a également arrêté des dirigeants du CACSC, Felix Agbor -Balla et Fontem Aforteka’a Neba, le 17 janvie,r et le journaliste et militant, Mancho Bibixy, le 20 janvier. Ils devront tous trois répondre d’accusations de terrorisme et, s’ils venaient à être condamnés, seraient passibles de la peine de mort, en vertu de la loi antiterroriste de février 2014», indique le rapport.
Le même document souligne les mesures prises par le chef de l’Etat Paul Biya pour résoudre de manière durable la crise anglophone. Ce sont notamment : la création de la Commision nationale pour la promotion du bilinguisme et du multiculturalisme et la nomination de ses responsables ; l’ouverture d’un dialogue pour répondre aux demandes des enseignants et des avocats anglophones ; la création d’une section de la Common law à l’Enam et des facultés de droit anglophones dans plusieurs universités ; le redéploiement de magistrats selon des critères linguistique s ainsi que la nomination de magistrats anglophones supplémentaires à la Haute Cour de justice.
«Ces mesures ont été jugées insuffisantes par les avocats en grève et la direction du CACSC, qui ont continué d’exiger la libération immédiate et l’amnistie des personnes détenues et le rétablissement des services Internet dans les deux régions. Ces services ont été rétablis le 20 avril», souligne le rapport.
">Lire l’intégralité du rapport sur la situation en Afrique centrale et les activités menées par le Bureau régional des Nations unies pour l’Afrique centrale