Il y a quelques jours notamment le 14 juillet dernier, Diageo Africa dans un communiqué a officialisé le rachat du Groupe Guiness au Cameroun pat la Société Anonyme des Brasseries du Cameroun (Sabc). « Diageo annonce avoir accepté de vendre Guinness Cameroun S.A., sa brasserie au Cameroun, à Castel. Après la réalisation de la vente, SABC, filiale de Castel, reprendra la production et la distribution nationale des bières, des alcool mix et des boissons maltées de GCSA au Cameroun dans le cadre d'accords de licences de marque », lit-on dans le communiqué.
Mais, selon les informations, le gouvernement n’a pas encore validé cet accord. C’est ce qui ressort d’une tribune du lanceur d’lerte Boris Bertolt.
« Le secteur brassicole est actuellement dominé au Cameroun par le Groupe Sabc, avec des parts de marchés évaluées à 74%, suivi de Guinness Cameroon avec 15%, et de l’Union des brasseries du Cameroun (Ucb), avec 10%. Il va sans dire que le rachat de Guinness par la Sabc va lui garantir cette proportion supplémentaire et consolider son leadership dans un marché.
Le problème c’est que le gouvernement n’a pas encore validé cette opération qui permettra à Guiness Cameroun d’être en situation de quasi monopole sur le marché au Cameroun. En effet, Le secteur brassicole est actuellement dominé au Cameroun par le Groupe SABC, avec des parts de marchés évaluées à 74%, suivi de Guinness Cameroon avec 15%, et de l’Union des brasseries du Cameroun (Ucb), avec 10%. », note Boris Bertolt.
Il faut souligner que le vente est toutefois soumise aux approbations réglementaires et concurrentielles locales. Une revue stratégique des options pour soutenir la croissance continue de Guinness au Cameroun a identifié des contraintes de capacité au niveau local. Cet accord fournit donc une plateforme solide pour Guinness, à la fois dans la production et la distribution, via les cinq sites de production de SABC et son réseau de distribution national.
« Le nouveau directeur général des Brasseries du Cameroun, Stéphane Descazeaud, a rencontré le premier ministre, Dion Ngute. Ce dernier lui a indiqué qu’en l’état actuel il ne pouvait pas encore valider une telle opération et avait besoin du temps pour que l’Etat du Cameroun puisse examiner qu’elle respecte les lois du marché et que l’Etat ne puisse pas sortir perdant de cette opération. Stéphane Descazeaud découvrait un Dion Ngute réticent. Par la suite Descazeaud s’est rendu au palais où il a rencontré le secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh allias l’homme à la punk pour exposer l’initiative des Brasseries du Cameroun. L’homme à la punk punk lui a fait savoir qu’il portera la situation à l’attention de Paul Biya », a révélé le lanceur d’alerte.
« Nul doute qu’en pleine préparation de la visite du président français Emmanuel Macron au Cameroun, il s’agit de l’une des patates chaudes sur la table. Mais des voix s’élèvent déjà y compris au sein du gouvernement pour dénoncer cette opération qui pourrait faire perdre à l’Etat d’importantes retombées fiscales dans un contexte de crise », a conclu le lanceur d’alerte.