Paul Biya quitte le Cameroun: Jeune Afrique apporte des précisions

À moins de deux mois de la présidentielle camerounaise du 12 octobre, Paul Biya semble privilégier sa campagne électorale aux grandes cérémonies internationales.

Alors que Pékin s'apprête à accueillir ce 3 septembre plusieurs dirigeants africains pour les commémorations du 80ᵉ anniversaire de la victoire chinoise contre l'Axe lors de la Seconde guerre mondiale, une absence notable se dessine : celle de Paul Biya, président camerounais et candidat à sa propre succession.

Selon nos informations, le chef de l'État camerounais a bien été invité par Xi Jinping à participer à ces commémorations historiques. Cependant, aucune confirmation officielle n'a été transmise par le palais présidentiel d'Etoudi aux organisateurs chinois. Une absence qui s'explique probablement par l'agenda électoral serré du candidat-président.

À un mois et demi du scrutin présidentiel du 12 octobre prochain, Paul Biya semble avoir fait le choix de se concentrer sur sa campagne électorale plutôt que sur la diplomatie internationale. Un calcul politique compréhensible pour un dirigeant qui brigue un nouveau mandat dans un contexte national particulièrement scruté.

Les organisateurs chinois, qui ont établi leur liste officielle d'invités attendus, n'ont pas intégré le nom du président camerounais, confirmant ainsi son probable forfait. Sauf surprise de dernière minute, Paul Biya devrait donc faire l'impasse sur cette grand-messe diplomatique.

Cette absence potentielle ravive les interrogations sur l'état de santé du président camerounais, âgé de 92 ans. En septembre 2024, Paul Biya s'était rendu à Pékin pour le 4ᵉ Sommet du Forum sur la coopération sino-africaine, où il avait rencontré Xi Jinping et réaffirmé le partenariat stratégique entre les deux pays.

Mais à son retour de ce voyage de quatre jours, le chef de l'État avait mystérieusement disparu des radars pendant plusieurs semaines, alimentant les spéculations sur sa condition physique. Une séquence qui avait marqué l'opinion publique camerounaise et internationale.

Malgré l'absence probable de Paul Biya, l'Afrique sera représentée lors de ces commémorations. Denis Sassou Nguesso (République du Congo) et Emmerson Mnangagwa (Zimbabwe) ont confirmé leur présence, aux côtés de l'envoyé spécial égyptien, le général Kamel Al-Wazir, et du ministre algérien Laïd Rebiga.

La cérémonie du 3 septembre, qui comprendra un défilé militaire, un discours de Xi Jinping et diverses réceptions, rassemblera au total 25 chefs d'État et de gouvernement, dont Vladimir Poutine et Kim Jong-un.

Pour Paul Biya, cette absence s'inscrit dans une stratégie électorale délicate. Candidat à sa propre succession à 92 ans, il doit démontrer sa capacité à mener campagne tout en rassurant sur son état de santé. Chaque apparition publique est désormais analysée sous ce prisme par les observateurs nationaux et internationaux.

La présidentielle du 12 octobre s'annonce comme un test majeur pour la stabilité politique du Cameroun, pays stratégique d'Afrique centrale. L'attitude de Paul Biya dans les semaines à venir, entre engagements diplomatiques et impératifs électoraux, sera scrutée de près par ses partenaires internationaux et ses électeurs.