Marie Claire Nnana, directrice de publication de Cameroon Tribune, se trouve dans une position délicate après avoir publié un article affirmant que le président Paul Biya avait résolu le conflit entre la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) et le ministère des Sports. Cet article a attiré l’attention de Ferdinand Ngoh Ngoh, le secrétaire général de la présidence, qui remet en question l'origine de cette information.
Selon Jeune Afrique, un conseil d’administration extraordinaire se prépare au secrétariat général de la présidence pour discuter du potentiel limogeage de Nnana, journaliste formée à l’École supérieure de journalisme de Lille et à la tête de la Sopecam depuis plus de vingt ans. Bien que Joseph Lé, président du conseil d'administration, n’ait pas encore été informé officiellement, et que René Emmanuel Sadi, ministre de la Communication, ait seulement entendu des rumeurs, les spéculations s'intensifient.
Deux remplaçants sont déjà évoqués pour succéder à Nnana : Félix Zogo, inspecteur général au ministère de la Communication et enseignant à l’Esstic de Yaoundé, et Christophe Mien Zok, ancien journaliste de Cameroon Tribune et actuel directeur des organes de presse du RDPC. Zok a récemment attiré l'attention avec un éditorial soulignant l'importance politique du conflit entre Samuel Eto’o et le ministère des Sports.
Le différend autour du staff technique des Lions Indomptables semble être au cœur de cette controverse. Nnana, proche de Samuel Mvondo Ayolo, directeur du cabinet civil de Paul Biya, a été sommée de révéler la source de la "haute instruction" mentionnée dans son article, une prérogative réservée à Ferdinand Ngoh Ngoh. Une "note blanche" adressée à Paul Biya et obtenue par Jeune Afrique suggère que le limogeage de Nnana est sérieusement envisagé. La suite des événements pourrait voir un changement significatif à la tête de Cameroon Tribune.