Maroua, chef-lieu de la région de l’Extrême-Nord, s’apprête à accueillir ce mardi 7 octobre 2025 le président Paul Biya pour son premier grand meeting de campagne en vue de l’élection présidentielle du 12 octobre. Cette visite, confirmée par une note des services de renseignement datée du 5 octobre, intervient quelques jours seulement après son retour de Suisse, où il séjournait depuis fin septembre.
Selon le document, le chef de l’État doit « prendre les dispositions nécessaires en vue de l’organisation d’honneurs militaires » à son arrivée et à son départ, avec une logistique impliquant plusieurs sections de la gendarmerie, de la police, et des pelotons de la garde présidentielleactucameroun.com. Une répétition générale a d’ailleurs eu lieu ce lundi 6 octobre à 11h, en présence des plus hautes autorités locales.
Maroua, bastion électoral et enjeu stratégique
L’Extrême-Nord, souvent surnommée la « fille aînée du Renouveau », est une région clé pour le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC). En 2018, Paul Biya y avait tenu son unique meeting de campagne, attirant des milliers de militants et sympathisants. Cette année encore, le parti au pouvoir mise sur un accueil triomphal et vise « 100 % des voix » dans cette région, où les préparatifs battent leur plein.
« La visite de Maroua revêt une importance stratégique capitale », souligne un analyste politique. « Elle permet de mobiliser le soutien électoral dans une région où le RDPC a toujours obtenu des scores très élevés, tout en envoyant un signal fort à l’opposition, dont certains meetings ont été interdits ces dernières semaines »camer.be.
Un contexte électoral sous tension
Cette apparition publique de Paul Biya, 92 ans, survient dans un contexte marqué par des interrogations sur sa santé et sa capacité à mener une campagne active. Après un long séjour en Suisse, son retour et ce meeting à Maroua sont perçus comme une réponse aux rumeurs sur son état physique et une tentative de galvaniser son électorat.
L’opposition, quant à elle, dénonce un « verrouillage de l’espace politique » et un processus électoral inéquitable, notamment dans les régions anglophones et l’Extrême-Nord, où la menace de Boko Haram persistecamer.be+1.
En 2018, Paul Biya avait égrené une série de promesses aux populations de l’Extrême-Nord, notamment en matière de développement rural, de lutte contre les inondations et de sécurité. Cinq ans plus tard, les attentes restent fortes, surtout dans un contexte de crise sécuritaire et économiqueactucameroun.com.
« Les populations veulent voir et entendre leur président, surtout après les rumeurs sur son absence prolongée », confie un habitant de Maroua. « Mais elles attendent aussi des réponses concrètes à leurs problèmes quotidiens. »
La visite de Paul Biya à Maroua s’inscrit dans une campagne présidentielle marquée par des défis majeurs : insécurité dans les régions anglophones, menace terroriste à l’Extrême-Nord, et accusations de fraude électorale. Le RDPC, qui mise sur une victoire écrasante, devra convaincre dans un contexte où l’abstention et le mécontentement social pourraient jouer en sa défaveur .