Les versions divergent sur les raisons de la rixe sanglante entre les conducteurs de moto taxis de Bansoa et ceux de Bafoussam, ayant provoqué ces décès.
La circulation sur l’axe Bafoussam-Mbouda a connu des perturbations samedi 6 et dimanche 7 novembre 2021. A l’origine, un mouvement d’humeur des conducteurs de moto taxis. Autour 23 heures samedi dernier, ils ont posé des barricades sur la route nationale au lieu-dit gare routière “Marché B” à Bafoussam, pour s’offusquer la mort de plusieurs de leurs collègues, tués à Bassossa.un village, de Bansoa, Arrondissement de Penka-Michel dans le Département de la Menoua. «Nos collègues sont allés à un deuil à Bansoa. Mais là-bas, leurs motos ont été volées.
Quand nous avons appris cela, nous sommes allées pour revendiquer», renseigne un manifestant. Sauf qu’une fois à Bansoa poursuit-il, ses autres collègues et lui, seront invités dans un champ où les engins à deux roues de leurs collègues auraient été gardés. Pourtant il s’agissait-là, d’un traquenard.
«Quand nous sommes arrivés au champ autour de 20 heures, des gens ont commencé à sortir des cachettes. Nous nous sommes retrouvés encerclés et on ne pouvait plus rien faire dans un village que nous ne connaissons pas. C’est ainsi que nous avons été massacrés», relate un autre manifestant en présentant sur son crâne, les séquelles de son châtiment.
Cette version qui présente les conducteurs de moto taxis exerçant à Bansoa comme les instigateurs de cette sanglante bagarre, est balayée d’un revers de la main par un chauffeur faisant la ligne Bafoussam-Bansoa. «J’ai appris que des conducteurs de moto taxis sont partis de Bafoussam pour faire le désordre à Bansoa. Là-bas, ils ont été interpellés et enfermés dans une maison. De l’intérieur, ils ont appelé leurs collègues pour leur venir aide. Quand ils sont arrivés, ils ont immédiatement commencé le désordre. Même le chef du village a tenté de les calmer en vain. C’est ainsi que les populations se sont fâchées et la bagarre a commencé», renseigne-t-il.
Le point de convergence entre cette source et les manifestants, c’est le nombre de morts. Tous reconnaissent qu’à l’issue de cette bagarre générale, il y a eu trois morts, tous des «benskineurs» partis de Bafoussam. De même, une dizaine de blessés dont des cas graves, des disparus et des motos calcinées sont à ajouter à ces pertes en vies humaines
Le spectre d’un nouvel affrontement plane
Descendus sur le terrain, les éléments et de la gendarmerie et de la police ont pu rétablir la circulation. Cependant, le spectre d’un nouvel affrontement n’est totalement écarté. «Nous sommes sortis parce que nous avons contacté les autorités depuis hier (samedi 6 novembre, ndlr) pour qu’elles nous accompagnent afin que nous récupérions les corps de nos collègues, mais nous n’avons eu aucune réponse jusqu’à présent. Puisque nous ne pouvons pas abandonner ces corps là-bas, nous allons nous organiser pour faire une descente là-bas», tempête un manifestant.
«Ça va donner ce que ça va donner. Si les autorités ne peuvent pas nous accompagner pour éviter ce qui pourrait arriver, c’est leur problème», avertit-il. Le bilan de de trois morts, huit motos calcinées et d’une de blessés et de disparus donné par plusieurs sources, n’a pas encore confirmé par les autorités de la Région de l’Ouest.