Persécution des Bamoun à Nyabizan : voici la version du chef traditionnel la localité

'Aucune chasse à l’homme n’a été organisée'

Mon, 14 Mar 2022 Source: Le Messager N°5971

Dans un communiqué publié le 12 mars 2022, Patrice Mve Menye, l’autorité traditionnelle de la localité, revient sur les frictions intercommunautaires de la semaine dernière, précisément le week-end du 5 au 6 mars 2022.

« Contrairement aux informations relayées dans les médias sociaux, aucune chasse à l’homme n’a été organisée : certaines communautés de pêcheurs désœuvrées, notamment les Bamoun et les Kotoko, ont décidé d’aller se ressourcer ailleurs », précise le chef traditionnel.

Comme on peut le constater au niveau de la syntaxe, l’autorité traditionnelle, dans la rédaction de son message, met en exergue plus le désœuvrement des communautés que des pêcheurs eux-mêmes. S’agirait-il d’une erreur de saisie? On devrait le penser. Mais précisément, parce que l’adjectif qualificatif « désœuvrées » s’accorde avec communautés et non avec pêcheurs, un message tout autre est reçu.

En rupture avec les déclarations antérieures, le chef traditionnel indique que ce week-end-là, le village de Nyabizan, dans l’arrondissement de Ma’an, région du Sud, avait vécu des moments de troubles à la suite de la mort suspecte de deux jeunes dont l’un était âgé de 14ans. C’est évident qu’avant cette sortie du chef, on retenait qu’il s’agissait d’un mort survenu à la pêche. Son communiqué ne précise pas les conditions dans lesquelles les deux jeunes gens ont trouvé la mort. On note tout juste qu’il s’agit de « morts suspectes ».

Sont-ils mots sur le fleuve Ntem en train de s’essayer à la pêche ? L’autorité traditionnelle ne va pas plus loin en laissant le soin à l’enquête en cours d’établir les circonstances exactes « de ces morts suspectes et traduire les coupables devant ta justice ». Par ailleurs, il « dénonce avec vigueur toutes les tentatives de récupération politique de ces événements tragiques » sans en préciser davantage.

Sa Majesté Patrice Mve Menye, a pour conclure, salué l’implication des autorités administratives, des forces de maintien de l’ordre, des parlementaires de la Vallée du Ntem et des autorités traditionnelles qui n’ont ménagé aucun effort pour un retour à la normale. Dans ce sens, il informe que l’ensemble des communautés (Mvaé, Mousgoum, Kotogo, Bamoun) vaquent paisiblement à leurs activités à l’exclusion de la pêche sur le fleuve Ntem, activité suspendue pour 2 mois par un arrêté préfectoral.

Source: Le Messager N°5971