Aissatou Bouba Dalil avait il y a quelques mois, affirmé que les gens du RDPC avaient promis l'enfermer dès que son pied foulera l'aéroport de Yaoundé.
Dans une nouvelle tribune, elle parle de la persécution qu'exerce le régime Biya sur les Camerounais qui ne partagent pas sa vision et invite la France à tendre la main aux Camerounais ainsi qu'à tous les Africains, comme elle l'a fait avec les réfugiés ukrainiens.
"Au taf, je bosse sur un projet de recyclage avec une ukrainienne, cadre dans son pays, enseignante, qui a tout quitté pour fuir la guerre, aujourd'hui réfugiée en France, polyglotte, parfaite maîtrise de l'anglais, du russe, de l'arménien, contrainte de tout recommencer à zéro et apprendre une langue (le français) pour espérer retrouver en France le même niveau de vie qu'elle avait dans son pays, sans certitude de retrouver un jour sa terre natale, victime d'une guerre qu'elle n'a pas choisie.
Voici un exemple concret de comment la guerre peut détruire des vies, des carrières, et j'imagine la même situation côté russe également. Sans prendre partie ni pour l'un, ni pour l'autre des belligérants, on ne peut que souhaiter un retour à la paix le plus rapidement possible, afin que chacun puisse renouer avec ses racines et tenter de réparer ce qui est encore possible.
L'occasion aussi de saluer la solidarité de la France qui a tendu la main à ces personnes aux destins brisés et les aide à entamer une nouvelle vie en les aidant à s'intégrer dans la société, solidarité qu'on aimerait voir avec les migrants africains qui meurent chaque jour en Méditerranée, fuyant les régimes dictatoriaux comme celui de Paul Biya au Cameroun, à la recherche d'une vie meilleure en Europe.
Ma petite contribution sera d'aider cette ukrainienne à pratiquer la langue française, car le travail est souvent le seul endroit où ces personnes ont la possibilité de parler en français, langue pratiquement inexistante lorsqu'elles se retrouvent entre elles, au sein de leurs communautés".